Une nouvelle crise sanitaire secoue Israël. À Jérusalem et Beit Shemesh, l’épidémie de rougeole prend un tournant dramatique, particulièrement chez les enfants non vaccinés. Au moins 12 d’entre eux sont actuellement hospitalisés, dont deux dans un état critique absolu, sous assistance par ECMO (circulation extracorporelle cœur-poumons). Les médecins sonnent l’alarme : « le vaccin sauve des vies, mais c’est vous, parents, qui avez la clé entre les mains. »
Les deux cas les plus graves concernent une fillette d’un an de Jérusalem et un garçonnet de deux ans de Beit Shemesh. La première est admise en soins intensifs à l’hôpital Hadassah Ein Kerem, souffrant de difficultés respiratoires graves causées par le virus. L’autre enfant a été transféré depuis Shaarei Tsedek après avoir développé une pneumonie sévère, provoquée par une surinfection bactérienne au pneumocoque – une complication connue de la rougeole.
Alors que les hôpitaux font face à un afflux inquiétant de cas, le ministère de la Santé tire la sonnette d’alarme : l’épidémie s’accélère dans les zones où les taux de vaccination sont bas. Parmi les 245 cas recensés depuis trois mois, 91 sont actuellement actifs, dont près de la moitié ont été détectés la semaine dernière. Les villes de Jérusalem et Beit Shemesh concentrent la majorité des cas. Alarmant : 87 % des malades sont des enfants non vaccinés.
Le docteur Ouri Polak, chef de l’unité de soins intensifs pédiatriques de l’hôpital Hadassah, rappelle avec gravité que la rougeole est « une maladie virale hautement contagieuse, surtout en milieux clos. Elle peut évoluer très rapidement vers des formes graves, voire mortelles. » Il supplie les familles de suivre le calendrier vaccinal établi par le ministère israélien de la Santé, qui prévoit deux doses : la première à 12 mois, la seconde en première année scolaire.
La rougeole, transmise par voie aérienne, contamine plus de 90 % des personnes non immunisées après une simple exposition à un malade. La période d’incubation est d’environ deux semaines. Les symptômes initiaux incluent fièvre élevée, toux sèche, écoulement nasal, conjonctivite et l’apparition d’une éruption cutanée qui commence au visage et s’étend sur le corps. Dans la majorité des cas, les enfants guérissent en quelques jours, mais les complications graves sont fréquentes : pneumonie, encéphalite (inflammation cérébrale), voire, dans de rares cas, une forme dégénérative tardive du cerveau (SSPE).
Le ministère de la Santé multiplie les appels à la vigilance : les parents peuvent vérifier le statut vaccinal de leurs enfants via leur dossier de santé numérique, sur le portail gouvernemental. Les enfants de moins de 6 ans peuvent être vaccinés dans les Tipat Halav (centres de santé infantile), tandis que les plus âgés et les adultes doivent passer par leur caisse d’assurance maladie (koupat holim). Toute personne ayant reçu une seule dose ou aucune est invitée à compléter la série vaccinale, à condition qu’au moins quatre semaines se soient écoulées depuis la précédente injection.
Dans certains cas – comme une exposition prouvée à un patient atteint ou un voyage à l’étranger – les autorités peuvent administrer une dose exceptionnelle de vaccin dès l’âge de six mois, bien qu’elle doive ensuite être répétée selon le schéma classique. Les adultes nés avant 1957 sont présumés immunisés, car la plupart ont été naturellement exposés à la maladie dans leur enfance.
Les hôpitaux, eux, appliquent un protocole strict : tout patient suspecté est immédiatement placé à l’isolement sous ventilation spéciale, les soignants doivent porter des masques N95, et le malade n’est autorisé à sortir de chez lui qu’avec un certificat médical. Le diagnostic est confirmé par un test PCR (prélèvement pharyngé ou urinaire) qui permet de détecter la rougeole avant même l’apparition de l’éruption cutanée. En cas de résultat positif, une enquête épidémiologique est lancée pour limiter la chaîne de contamination.
Mais c’est surtout la communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem et Beit Shemesh qui est visée par cette flambée, en raison de taux de vaccination souvent en dessous des seuils recommandés. L’État tente d’éviter la stigmatisation tout en appelant avec insistance les leaders communautaires à coopérer. Dans le passé, certaines campagnes locales de sensibilisation ont montré leur efficacité – à condition d’être menées avec diplomatie et proximité.
Israël n’est pas seul face à ce phénomène : dans plusieurs pays occidentaux, le retour de la rougeole s’explique par le recul de la couverture vaccinale, alimenté par la désinformation, les mouvements anti-vaccins, et une certaine fatigue post-Covid. Pourtant, comme le rappellent les autorités israéliennes, le vaccin contre la rougeole est sûr, efficace et gratuit. C’est l’un des plus anciens et éprouvés du calendrier vaccinal, avec une efficacité de plus de 95 % après deux doses.
🔗 Pour aller plus loin :
- Catégorie Santé – Infos-Israel.News
- Jérusalem – Actualités locales
- Prévention et médecine publique en Israël
- FAQ sur les vaccins et les maladies infantiles
📚 Références externes :
Dans une société moderne comme Israël, où la science est à la pointe, voir encore des enfants mourir d’une maladie évitable est une tragédie évitable. La vaccination n’est pas un débat politique ni une affaire religieuse. C’est une question de vie ou de mort.
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