Et si un petit morceau de fromage par semaine protégeait votre cerveau ? Une vaste étude japonaise publiée cette semaine suggère qu’une consommation régulière de fromage pourrait réduire significativement le risque de démence chez les seniors.

Une étude de grande ampleur au Japon

Les chercheurs ont suivi près de 8 000 Japonais âgés de 65 ans et plus entre 2019 et 2022. Les résultats sont clairs : les personnes qui mangeaient du fromage au moins une fois par semaine présentaient un risque de démence inférieur de 24 % à celui de celles qui n’en consommaient jamais.

En chiffres : seuls 3,4 % des consommateurs réguliers ont développé une démence, contre 4,45 % chez ceux qui s’en abstenaient totalement — soit dix cas évités pour 1 000 personnes. Même une consommation modérée, une ou deux fois par semaine, semblait apporter un bénéfice notable.

Pourquoi le fromage pourrait protéger le cerveau

Les chercheurs évoquent plusieurs pistes biologiques. Le fromage contient des protéines de haute qualité, des vitamines liposolubles (notamment la vitamine K2) et des acides aminés essentiels au bon fonctionnement des cellules nerveuses.
Les fromages fermentés (comme le camembert, le roquefort ou le parmesan) abritent également des bactéries probiotiques susceptibles d’agir sur l’axe intestin-cerveau — le réseau de communication entre le microbiote et le système nerveux central.

Ces micro-organismes “amis” pourraient réduire les inflammations chroniques, facteur de déclin cognitif, et soutenir la santé vasculaire cérébrale.

Prudence : un lien, pas une preuve absolue

Mais attention : le fromage n’est pas un médicament miracle. Comme le rappelle la docteure Nirit Lev, neurologue au centre médical Meir en Israël,

“C’est une étude observationnelle — elle montre une corrélation, pas une causalité. On ne peut pas dire que le fromage empêche directement la démence. En revanche, certains de ses composants pourraient soutenir la santé neuronale et vasculaire.”

Autrement dit, manger du fromage ne remplace pas une hygiène de vie saine.

Le vrai secret : un mode de vie équilibré

Pour réduire le risque de démence, les experts recommandent avant tout :

  • une alimentation équilibrée (riche en fruits, légumes, fibres et acides gras oméga-3),
  • une activité physique régulière,
  • une vie sociale active,
  • et une prise en charge précoce des troubles auditifs, du diabète ou de l’hypertension.

La docteure Lev rappelle aussi que l’isolement social et la solitude peuvent accélérer le déclin cognitif :

“Le cerveau a besoin d’être stimulé : parler, lire, marcher, rencontrer des gens, c’est aussi important que ce que nous mangeons.”

En résumé

Le fromage ne guérit pas, mais il pourrait bien faire partie d’un régime ami du cerveau, à condition d’être consommé avec modération. Un plaisir gustatif, oui — et peut-être aussi un petit coup de pouce pour garder l’esprit clair avec l’âge.