Des chercheurs de l’Université de Saint-Justine, de l’Université McMaster, de l’Université de Montréal et d’autres centres de recherche au Canada ont découvert que la méthode de traitement du coronavirus avec du plasma sanguin de convalescents avec des anticorps contre le coronavirus, qui est assez courante dans différents pays, n’a aucune avantage particulier et peut souvent être nocif.
Au début de l’épidémie de coronavirus, sur la base de l’expérience antérieure avec d’autres infections virales, l’utilisation de plasma de convalescents COVID-19 a été proposée comme thérapie pour les patients atteints de coronavirus aigu. Il a été supposé que les anticorps contre le coronavirus, accumulés en grande quantité dans le corps des patients proches de la guérison et récemment guéris, aideraient d’autres patients sévères à surmonter la maladie. Cette méthode de transfusion de plasma sanguin avec des anticorps est recommandée dans de nombreux pays pour les patients gravement malades présentant des lésions pulmonaires graves qui sont à risque d’intubation et de connexion avec un respirteur.
Des scientifiques canadiens ont observé 940 patients diagnostiqués avec un coronavirus sévère dans 72 hôpitaux au Canada, aux États-Unis et au Brésil. Certains d’entre eux ont reçu des transfusions de plasma de convalescents, les autres ont reçu un traitement par d’autres méthodes. Il s’est avéré que la probabilité de détérioration et de connexion à un respirateur, ainsi que la probabilité de décès, étaient à peu près les mêmes pour tous les groupes de patients, et la transfusion de plasma n’a en aucun cas amélioré la situation.
Les auteurs soulignent également que le plasma transfusé était très différent dans la quantité et la qualité des anticorps. De plus, il s’est avéré que si les anticorps du donneur n’étaient pas très adaptés à la souche de coronavirus du patient, ou si la concentration d’anticorps était faible, alors l’état du patient s’aggraverait.
Les chercheurs expliquent cela par le fait que des anticorps de donneur inappropriés n’aident pas, mais interfèrent avec l’immunité du patient, comme une petite quantité d’anticorps. Et même dans le cas d’anticorps appropriés à haute concentration, une telle transfusion est lourde et peut provoquer une réaction allergique.
Les scientifiques ont l’intention de poursuivre l’étude, mais ils sont déjà convaincus que l’utilisation de plasma de donneur pour le traitement des coronavirus sévères est, au mieux, inutile, et au pire, dangereux.
[signoff]