L’aéroport d’Atarot a été construit en 1918, au début du mandat britannique en Palestine, avec pour objectif de doter Jérusalem d’une infrastructure aérienne. Ouvert officiellement en 1925, sa piste en terre battue accueillait uniquement des vols privés à ses débuts. Quelques années plus tard, des vols internationaux ont commencé à y faire escale, notamment sur le trajet reliant Londres à l’Inde.
Dans les années 1930, des vols domestiques israéliens ont été opérés entre Atarot et Lydda (aujourd’hui l’aéroport Ben Gourion). Des plans étaient en place pour des liaisons avec Haïfa, mais ces projets n’ont jamais abouti.
L’âge d’or et les premiers défis
Après la création de l’État d’Israël et la guerre d’indépendance, l’aéroport est passé sous contrôle jordanien. Durant les années 1960, il a connu son apogée : environ 15 compagnies aériennes, principalement arabes et européennes, y faisaient escale, transportant dignitaires et pèlerins venus visiter Jérusalem et la Cisjordanie. En 1967, après la guerre des Six Jours, Israël a repris le contrôle de l’aéroport, renommé « Aéroport de Jérusalem ».
Cependant, des contestations politiques, notamment en raison de sa localisation dans Jérusalem-Est et sur des terres palestiniennes, ont freiné son développement. Par exemple, en 1972, un vol inaugural d’El Al depuis Francfort y a été annulé suite aux pressions des autorités allemandes.
Dans les années 1980, l’aéroport a cessé d’opérer des vols commerciaux réguliers en raison de sa proximité avec des zones de conflits. En 2000, au début de la seconde Intifada, l’aéroport a été définitivement fermé.
Aujourd’hui, l’aéroport est en ruines. Des projets pour transformer la zone en un quartier résidentiel de 9 000 unités de logement ont été approuvés en 2020, mais aucun travail n’a commencé en raison de blocages bureaucratiques. Une partie de la zone est également classée comme site patrimonial, compliquant davantage le processus.
Malgré son histoire unique, Atarot reste un symbole des défis politiques et logistiques qui entourent Jérusalem, une ville toujours au cœur des débats géopolitiques.
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