Quelque 900 volontaires actifs participent aux travaux de l’organisation, qui conduit environ 150 personnes par jour, leur permettant d’économiser plusieurs centaines de shekels lors de trajets en taxi, ce qui aurait pu rendre leur traitement en Israël – payé par l’Autorité palestinienne – un exploit impossible.
Outre le transport hospitalier quotidien que Road to Recovery permet, l’organisation facilite également des rencontres plus agréables sous la forme de journées à la plage pour les patients palestiniens et leurs familles. Chaque jour, environ 200 familles se rendent à la plage, en Israël, pour se divertir.
Du côté palestinien de la frontière, le coordonnateur de Road to Recovery en Judée Samarie, Naeem Al-Baeda, est un homme occupé. Al-Baeda s’est familiarisée avec le travail de l’organisation en 2010, lorsqu’un de ses proches parents devait se rendre chaque jour dans un hôpital de Tel Aviv pour se faire soigner.
Au début, il ne pouvait pas croire l’activité de Road to Recovery.
«Je ne pouvais pas y croire jusqu’à ce que je le voie de mes propres yeux. J’ai tout de suite aimé cette activité, cet acte, le tout et je me suis porté volontaire depuis », raconte-t-il. «J’ai commencé à être approché par des personnes que je ne connaissais pas, mais je ne pouvais pas dire non à un patient atteint de cancer. Lentement, je me suis retrouvé dans une situation de coordination de toute la Judée Samarie ».
Cette entreprise a coûté cher à Al-Baeda. Ouvrier du bâtiment de profession, il s’est vite retrouvé occupé à parler au téléphone toute la journée pour l’organisation, ce qui l’a conduit à être renvoyé de plusieurs lieux de travail. L’Autorité palestinienne n’aimait pas trop ce qu’elle considérait comme une «normalisation» des relations avec les Israéliens, et ce n’est qu’après avoir été interrogée que les choses se sont clarifiées.
Road to Recovery a récemment remporté le prix Victor II Gold IIEI pour la paix au Moyen-Orient. Le prix de 10 000 dollars, décerné chaque année par l’Institute of International Education, reconnaît le travail exceptionnel accompli conjointement par un juif israélien et un musulman arabe, citoyen ou non d’Israël. Roth et Al-Baeda incarnent le prix.