Un spray nasal pourrait avoir réduit les taux d’infection à coronavirus lors d’un rassemblement de masse pendant Rosh Hashanah dans la communauté hautement endémique de Bnei Brak, selon une nouvelle recherche préliminaire.
Quelque 83 membres d’une synagogue ultra-orthodoxe Bnei Brak ont utilisé le spray nasal «Traffix» pendant les services de Rosh Hashanah, et en deux semaines, 2,4% des utilisateurs de Traffix ont été infectés par le coronavirus, tandis que les 10% des non-utilisateurs l’étaient.
Le rapport de cotes d’infection à coronavirus chez les utilisateurs de Traffix a chuté de 78%.
Les résultats ont conduit les chercheurs à recommander l’utilisation de Traffix en plus d’autres mesures de précaution. Il n’y a eu aucun effet secondaire chez les utilisateurs.
Le spray nasal, créé par Nasus Pharma, est un inhalateur de poudre nasale qui crée une couche protectrice sur la muqueuse nasale, empêchant les virus d’infecter les cellules nasales. L’ingrédient principal de Traffix, l’hydroxypropylméthylcellulose, forme un gel mucoadhésif qui recouvre les cellules nasales, empêchant les virus de se fixer aux récepteurs.
Il crée également un microenvironnement acide qui peut durer cinq heures et il a été démontré qu’il prévient les maladies respiratoires telles que la grippe N1H1 et le rhinovirus.
Le spray a été approuvé pour une utilisation en Europe et en Israël.
Nasus Pharma développe des produits en poudre intranasale destinés à traiter les patients en situation aiguë et d’urgence. La société se concentre sur les produits nasaux en raison de la plus grande dispersion et de l’absorption plus rapide des traitements nasaux.
La recherche a été menée par des chercheurs de l’Université de Haïfa, de l’Université de Virginie, de Nasus Pharma et du Hadassah Medical Center. Il est préliminaire et n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs.
Deux experts Français dont Jean-Michel Klein, vice-président du Syndicat national des médecins ORL (SNORL) invite surtout à ne pas conférer à ce spray nasal plus de pouvoir qu’il n’en a. « C’est un truc qui va fonctionner au moment où on le fait. Ça n’aura pas un effet rémanent », prévient Bernard La Scola. Selon lui, il ne faut donc pas attendre de ce spray nasal une protection durable, juste un effet momentané. « Le nez, c’est la porte d’entrée de l’organisme, explique encore Jean-Michel Klein. La muqueuse du nez sert à filtrer, humidifier et réchauffer. Le nez protège les poumons. A partir du moment où le nez n’assure pas sa fonction, le poumon est plus exposé. Et dans le cas de la Covid, là où ça tourne mal, c’est au niveau pulmonaire. Donc, il est important d’avoir une muqueuse nasale la plus performante possible, la plus saine possible. »
« Protégez votre muqueuse contre le virus : on ne peut pas dire que c’est mauvais comme argument de vente », reconnaît le vice-président du SNORL. Le spécialiste prévient toutefois : « Il ne faut pas que cela conduise à penser : ‘Chic, on n’a plus besoin de se protéger, parce qu’on a trouvé le remède miracle’. » Jean-Michel Klein estime donc que ce spray nasal peut être « tout à fait excellent », « comme geste barrière » ou « comme mesure d’hygiène » supplémentaire, mais il ne doit pas se substituer au port du masque ou au lavage des mains. Surtout, « il ne faut pas le confondre avec le vaccin, qui a une efficacité directe sur le virus ».
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