Depuis la légendaire fournaise du 21 juin 1942, où le kibboutz Tirat Tsvi avait enregistré un record historique de 54°C, Israël n’avait jamais connu un tel brasier. Mais cette semaine, l’atmosphère se prépare à battre de nouveaux records : 51°C annoncés dans la vallée du Jourdain, des températures extrêmes autour de la mer de Galilée, et peut-être même dans le Galilée et le Golan. Du jamais-vu depuis plus de huit décennies.
Dès ce dimanche, la chaleur devient étouffante : chamsin en montagne et dans l’intérieur du pays, lourdeur suffocante sur la côte. Les plages méditerranéennes profiteront encore d’un léger effet rafraîchissant de la mer, mais les terres intérieures, elles, seront implacablement frappées par la canicule. Dans les vallées de l’Est – autour de la Kinneret, dans la vallée de Beit Shean et la vallée du Jourdain – les thermomètres s’affoleront.
Le Météo Service israélien, par la voix du Dr Amir Givati, prévient : entre mardi et mercredi, plusieurs zones pourraient effacer de la carte des records vieux de 83 ans. Les prévisions parlent de 48 à 49°C dans les vallées orientales et sur les rives de la Kinneret, et jusqu’à 50 voire 51°C dans certaines zones du Jourdain. À Jérusalem comme à Tsfat, on dépassera les 41°C, un seuil déjà suffocant pour ces villes de montagne.
Pour mémoire, le lien vers l’analyse météo complète d’Infos-Israel.News détaille les précédents épisodes extrêmes. Dans le passé, de telles chaleurs avaient provoqué un effondrement brutal de la productivité agricole et de graves problèmes de santé publique. Cette fois, la situation est aggravée par un autre facteur : l’arrivée d’une masse d’air tropical humide depuis le sud, qui fera grimper l’humidité à des niveaux insupportables.
En conséquence, le pays pourrait vivre un mélange détonant : chaleur extrême, orages violents et rafales de vent dépassant 100 km/h, notamment autour d’Eilat. Les prévisions annoncent même un risque réel de crues soudaines dans les oueds du Néguev entre lundi et mercredi. Ce scénario inhabituel – alliant chaleur record et précipitations intenses – est typique d’un climat perturbé, et pourrait devenir plus fréquent dans les décennies à venir.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Jérusalem : 25-36°C ce dimanche, jusqu’à 41°C mardi
- Tsfat : 25-38°C aujourd’hui, record possible mardi
- Tirat Tsvi (vallée du Jourdain) : jusqu’à 51°C annoncés
- Eilat : 33-45°C, avec rafales pouvant dépasser 100 km/h
- Mer de Galilée : 29-41°C et humidité tropicale
Le contraste est saisissant : sur la côte, Tel Aviv et Haïfa ne dépasseront pas les 32°C grâce à la brise marine, tandis qu’à quelques dizaines de kilomètres à l’intérieur, la chaleur sera tout simplement invivable. Les habitants de la vallée de Beit Shean ou d’Ein Gedi s’apprêtent à affronter une fournaise où chaque minute passée dehors sera un risque pour la santé.
Ces extrêmes climatiques rappellent que la préparation individuelle et collective est cruciale. Les autorités recommandent :
- Éviter toute activité physique intense aux heures chaudes
- Boire abondamment, même sans sensation de soif
- Vérifier l’état des personnes âgées et vulnérables
- Ne jamais laisser d’enfants ou d’animaux dans un véhicule fermé, même quelques minutes
L’histoire retiendra peut-être cette semaine comme celle où Israël a non seulement flirté avec le record absolu de Tirat Tsvi, mais où la météo a rappelé que le désert n’est jamais très loin. Et si certains ironisent sur « l’été israélien qui se contente d’être chaud », ce coup de chalumeau planétaire pourrait bien marquer un tournant dans la perception du risque climatique au Moyen-Orient.
Pour approfondir, voir également les articles partenaires Rak Be Israel et Alyaexpress-News qui suivent l’évolution des vagues de chaleur et leur impact sur la vie quotidienne en Israël.






