Ce qui devait être du saumon atlantique s’est révélé être un tout autre poisson. La société Williger Industries Ltd. a annoncé ce mardi une alerte de rappel immédiate concernant deux lots de filets de saumon congelés commercialisés sous la marque DeliDag, après la découverte d’une erreur majeure d’étiquetage : le produit ne correspond pas à l’espèce indiquée sur l’emballage.

Selon le communiqué de la société et les analyses du Service de la Sécurité Alimentaire du ministère israélien de la Santé, les filets présentés comme du saumon atlantique (Salmo salar) seraient en réalité issus d’un autre poisson, l’alose argentée (Oncorhynchus kisutch), une espèce de la famille des salmonidés, originaire du Pacifique.

Les produits concernés sont les suivants :

  • Filets de saumon du Chili surgelés “DeliDag”, date d’emballage 23 février 2025, date de péremption 31 octobre 2026, code-barres 7290002345282.
  • Filets de saumon norvégien surgelés “DeliDag”, date d’emballage 23 décembre 2024, date de péremption 31 août 2026, code-barres 7290000928241.

Williger précise que le problème ne présente aucun risque sanitaire : les poissons sont propres à la consommation. Toutefois, l’entreprise reconnaît « une erreur d’étiquetage regrettable » et appelle les consommateurs à rapporter les produits au point de vente pour un échange ou un remboursement intégral.

« Ce n’est pas une question de sécurité alimentaire mais d’exactitude et de transparence envers nos clients », a souligné un porte-parole de Williger. L’entreprise affirme avoir ouvert une enquête interne afin de déterminer à quelle étape de la chaîne logistique — importation, conditionnement ou distribution — l’erreur s’est produite.

Cette affaire met en lumière un phénomène déjà observé dans plusieurs pays : la substitution d’espèces de poissons à forte valeur commerciale. En 2023, une étude européenne avait révélé que près de 20 % des produits de la mer étiquetés « saumon » ou « morue » ne correspondaient pas à l’espèce réelle vendue. L’attrait économique du saumon atlantique, plus cher et plus recherché, en fait une cible privilégiée pour ce type de fraude.

En Israël, les associations de consommateurs réclament depuis plusieurs années un renforcement des contrôles ADN sur les produits importés, notamment ceux conditionnés hors du territoire. Le ministère de la Santé a d’ailleurs indiqué qu’il « procédera à des vérifications supplémentaires sur les autres lots importés par Williger ».

Le scandale tombe mal pour la marque DeliDag, connue pour sa gamme de poissons congelés certifiés casher, distribués dans la plupart des grandes surfaces du pays. Plusieurs enseignes, dont Shufersal et Rami Levy, ont déjà retiré les produits incriminés de leurs rayons.

Au-delà de la polémique, cette affaire interroge la confiance des consommateurs dans la traçabilité des produits alimentaires. En Israël comme ailleurs, la mention « Saumon atlantique » devient un argument marketing fort — mais encore faut-il qu’elle corresponde à la réalité biologique.

Une erreur de plus dans une industrie où la transparence reste trop souvent en option, et où la vigilance des autorités, comme celle des consommateurs, reste la meilleure garantie de confiance.