Selon les données du Bureau central des statistiques, le nombre d’Israéliens ayant quitté le pays l’an dernier a bondi d’environ 40 % par rapport à l’année précédente. À l’inverse, le nombre de retours a chuté à seulement 24 000. La plupart des partants : Juifs et hommes jeunes. Et de quelles villes partent-ils ?

Le Bureau central des statistiques a publié des données actualisées sur l’émigration depuis Israël en 2024 : 82 774 Israéliens ont quitté le pays l’an dernier, une hausse de 40 % par rapport à 2023 (59 365). C’est un record des 15 dernières années, depuis le début de la mesure en 2010.

En parallèle, le nombre de personnes revenues en Israël a chuté à 24 150, une baisse de plus de 18 %. Résultat : un solde migratoire négatif dépassant 58 000.

94,3 % des personnes ayant quitté Israël en 2024 sont des Juifs ou “autres” non arabes — un taux nettement plus élevé que les années précédentes. Parmi les personnes revenues, la proportion de Juifs a baissé à 88 %, le niveau le plus bas depuis 2010. D’un point de vue du genre : 51,5 % des partants étaient des hommes ; parmi les revenants, 55,4 % sont des hommes.

La pandémie de Covid semble avoir marqué un tournant. Depuis 2021 — où l’émigration avait été particulièrement basse (34 000 départs) — les chiffres augmentent chaque année. En trois ans seulement, le total a plus que doublé.

Selon la situation familiale, la majorité des émigrants en 2024 étaient mariés (48,9 %), contre 41,2 % célibataires et 9,9 % divorcés ou veufs. Parmi ceux revenus, les célibataires représentent 57,2 %, tandis que les mariés chutent à 34,5 %.

Le regard géographique montre également un changement. Tel-Aviv-Jaffa reste la ville avec le plus d’émigrants : 14 % de tous les départs, en légère hausse. Haïfa, en seconde position, monte fortement de 5,5 % en 2023 à 7,7 % en 2024. Jérusalem, au contraire, baisse à 6,3 %, son taux le plus faible depuis 2010.

Le CBS souligne que ces données incluent uniquement les personnes ayant quitté Israël pour plus d’un an. Les raisons sont variées : difficultés économiques, sentiment d’insécurité personnelle, ou recherche d’opportunités professionnelles et académiques à l’étranger.