Une recherche de grande ampleur menée au Royaume-Uni et publiée dans Nature Communications vient de révéler un lien frappant entre la consommation de lait et une diminution significative du risque de développer un cancer du côlon et du rectum. Contrairement aux idées reçues qui associent parfois les produits laitiers à des effets controversés sur la santé, cette étude pointe le calcium comme le véritable facteur protecteur.

En Israël, où le cancer dans toutes ses formes reste la première cause de mortalité depuis 2022 — avec un taux de décès 1,7 fois supérieur à celui des maladies cardiaques — le cancer colorectal figure parmi les plus fréquents, juste derrière le cancer du sein chez la femme et celui de la prostate chez l’homme. Des travaux antérieurs avaient déjà montré que l’incidence de ce cancer varie rapidement chez les migrants, se rapprochant des taux du pays d’accueil en une dizaine d’années seulement, signe que le mode de vie et l’alimentation jouent un rôle majeur dans son apparition.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi 542 778 femmes britanniques pendant en moyenne 16,6 ans. Chacune avait rempli un questionnaire alimentaire détaillé au début du suivi. Durant cette période, 12 251 cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués. Comme attendu, le risque augmentait avec l’âge, la taille, les antécédents familiaux et des habitudes de vie moins saines. Mais l’analyse fine de 97 composants alimentaires a révélé deux acteurs majeurs : l’alcool et le calcium.

Chaque 20 grammes d’alcool consommés par jour (environ deux verres de vin) étaient associés à une hausse de 15 % du risque. À l’inverse, chaque 300 mg supplémentaires de calcium quotidiens (l’équivalent d’un grand verre de lait) réduisaient ce risque de 17 %. Aucun autre composant du lait, à part le calcium, ne montrait un effet comparable. Ces résultats restaient solides même en tenant compte du tabac, de l’activité physique ou de l’indice de masse corporelle.

Pour confirmer le lien, les scientifiques ont également pris en compte la prédisposition génétique à consommer du lait, liée à la capacité à digérer le lactose à l’âge adulte. Les personnes génétiquement aptes à digérer le lactose consomment en moyenne plus de lait et, dans l’étude, bénéficiaient d’un effet protecteur encore plus net contre le cancer colorectal.

Ces conclusions rejoignent celles de la World Cancer Research Fund (WCRF), qui considère que l’alcool augmente le risque de ce cancer de façon dose-dépendante, tandis qu’un seul verre de lait par jour suffit à réduire significativement le risque. Pour ceux qui souffrent d’intolérance au lactose, les auteurs recommandent d’envisager d’autres sources de calcium — légumes verts, amandes, poissons avec arêtes comestibles — pour reproduire cet effet protecteur.

Alors que les régimes modernes, souvent pauvres en calcium et riches en alcool ou en produits transformés, continuent d’alimenter l’augmentation des cancers digestifs, cette étude vient rappeler qu’un simple geste quotidien — boire un verre de lait — pourrait faire partie des stratégies de prévention. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un « bouclier magique », mais combiné à une alimentation équilibrée et à un mode de vie sain, il pourrait constituer un atout supplémentaire.

En Israël, où la sensibilisation à la prévention reste trop faible par rapport aux efforts déployés pour le dépistage, ces résultats devraient inciter les autorités sanitaires et les associations de lutte contre le cancer à intégrer ce message dans leurs campagnes. L’enjeu est de taille : le cancer colorectal, souvent silencieux à ses débuts, est beaucoup plus facile à traiter — voire à éviter — lorsque les facteurs de risque sont connus et pris en compte.

Pour ceux qui hésitent encore entre un verre de vin quotidien ou un verre de lait, la science penche désormais clairement du côté de la boisson blanche.

Sources : Infos-Israel.News – Rubrique Israël, Alyaexpress-News, Rak Be Israël, Wikipédia – Cancer colorectal