La traversée maritime entre Koh Samui et Koh Tao, l’un des axes touristiques les plus fréquentés de Thaïlande, s’est transformée en scène de panique totale. Sous l’effet d’une mer déchaînée, des vagues énormes ont emporté plusieurs valises des passagers, projetées par-dessus bord sous leurs yeux. La vidéo diffusée ensuite par une touriste, Alice Zamparelli, devenue virale sur les réseaux sociaux, montre les voyageurs stupéfaits regardant leurs affaires flotter en pleine mer, tandis que l’équipage tente désespérément de stabiliser le bateau dans des conditions extrêmes.
Selon le témoignage d’une passagère nommée Rachel, la mer était tellement agitée que le capitaine luttait pour éviter que le bateau ne se retourne. L’un des vagues a frappé le navire avec une telle violence que la proue s’est retrouvée immergée. C’est exactement à cet endroit que les valises, qui étaient stockées sur le pont extérieur, ont été projetées dans l’eau sans aucune possibilité de les récupérer. L’équipage a tenté pendant plus d’une heure de sauver au moins une partie des bagages, mais sans succès. Le vent, la pluie et la houle ont rendu toute manœuvre quasiment impossible, condamnant les voyageurs à assister, impuissants, à la disparition de leurs biens engloutis dans le golfe de Thaïlande.
Le récit de Rachel révèle également l’ampleur du désarroi des passagers. Certains n’ont reçu aucune compensation financière malgré la perte totale de leurs affaires. D’autres ont raté leur vol de retour, incapables de poursuivre leur voyage après avoir perdu documents, vêtements et objets personnels. Elle-même raconte avoir obtenu une indemnisation — environ 50 000 bahts, soit près de 5 000 shekels — mais seulement après cinq heures de négociations épuisantes, entre pleurs, discussions et pressions. Beaucoup d’autres n’ont pas eu cette chance et se sont retrouvés abandonnés à leur sort.
Cette ligne maritime, reliant Koh Samui à Koh Tao via des compagnies comme Lomprayah High Speed Catamaran ou Songserm, est l’une des plus empruntées par les touristes du monde entier, notamment par les Israéliens qui visitent massivement la région. En temps normal, le trajet dure environ 90 minutes à deux heures, selon le type de ferry, et se déroule dans de bonnes conditions. Mais durant la saison des tempêtes, entre septembre et novembre, des épisodes climatiques particulièrement violents peuvent surprendre même les équipages expérimentés, rappelant la fragilité des liaisons maritimes dans cette zone.
D’après les informations locales, la plupart des ferries de la région disposent d’un conteneur inférieur sécurisé pour les bagages volumineux. Cependant, dans certains cas — notamment lorsque le ferry est surchargé ou de petite taille — une partie des bagages est placée sur le pont extérieur, ce qui augmente dramatiquement les risques en cas de mer agitée. Les voyageurs ignorent souvent ce détail, qui peut transformer un simple trajet touristique en catastrophe logistique et financière, comme celui vécu la veille par les passagers entre Samui et Tao.
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Les autorités thaïlandaises n’ont pas encore publié de déclaration officielle concernant l’incident, et les compagnies maritimes restent silencieuses. Les touristes réclament des explications, et certains demandent déjà des réformes concernant le stockage des bagages, estimant que même une mer agitée ne devrait jamais se traduire par la perte complète de biens personnels. D’autant plus que ce ferry figure parmi les plus utilisés, y compris par les familles qui se rendent à Koh Tao pour des cours de plongée, réputés dans le monde entier.
Malgré la violence de l’incident, aucun blessé n’a été signalé. Toutefois, plusieurs spécialistes rappellent que les conditions météo de cette période rendent les traversées risquées, surtout pour les bateaux rapides et légers. Les voyageurs sont donc encouragés à vérifier les prévisions maritimes avant d’embarquer et à exiger que leurs objets de valeur restent dans leur sac à main, qui ne quitte jamais leur possession. Médicaments, passeports, téléphones, argent ou documents importants ne devraient jamais être placés dans un bagage laissé à l’extérieur sur le pont.
Pour les passagers de ce bateau malmené par les vagues, le traumatisme laisse un goût amer. L’une d’entre elles conclut avec ironie que leurs valises “doivent se tenir la main au fond de la mer”. Mais derrière l’humour, la colère reste forte : certains ont perdu absolument tout, sans qu’aucune structure ne prenne la responsabilité de l’incident. Entre pertes financières, vols ratés et sentiment d’abandon, l’épisode révèle une faille dans la sécurité maritime locale — une faille qui interroge sur la capacité des compagnies à protéger les biens de leurs passagers dans une zone touristique où des milliers d’Israéliens voyagent chaque année.
Les images diffusées auront peut-être un impact durable. Elles rappellent brutalement que même les trajets les plus banals peuvent devenir dangereux lorsque la mer se déchaîne. Et elles posent une question essentielle : comment garantir la sécurité et la protection des voyageurs dans l’une des destinations les plus visitées au monde ? En attendant des réponses officielles, les passagers devront reconstruire leur voyage… sans leurs valises.
