Comme chaque année, le 20 juillet marque à Chypre la commémoration de l’invasion turque de 1974, un traumatisme national qui divisa l’île en deux entités distinctes et toujours irréconciliables à ce jour. Mais pour les touristes israéliens, très nombreux à fréquenter les plages chypriotes, notamment à Ayia Napa ou Larnaca, inutile de céder à la panique. Les sirènes qui retentiront ce matin à 5h30 ne sont pas l’annonce d’un tir de missile ni d’une guerre imminente, mais bien un rituel mémoriel.
Ce son de sirènes montantes et descendantes pourrait prêter à confusion pour les Israéliens habitués aux alertes « Tseva Adom », mais Chypre ne dispose pas de système d’abris ou d’alerte anti-aérienne comme en Israël. Loin de là : il s’agit simplement de rappeler l’heure exacte à laquelle, un matin de juillet 1974, les troupes turques ont débarqué au nord de l’île suite à un coup d’État orchestré par des nationalistes chypriotes-grecs désireux de rattacher Chypre à la Grèce.
Baptisée par la Turquie « Opération Attila », cette invasion marqua une fracture irréversible. Après une première avancée, les troupes turques consolidèrent leur emprise en lançant l’« Attila 2 », occupant environ 37% de l’île, du nord jusqu’à la capitale Nicosie, qui reste encore aujourd’hui la dernière capitale divisée au monde.
Au nord, les Turcs ont proclamé en 1983 la « République turque de Chypre du Nord », reconnue uniquement par Ankara. Le sud, lui, reste la République de Chypre, membre de l’Union européenne, soutenue par la communauté internationale – y compris Israël qui ne reconnaît pas la légitimité de la partie nord, qualifiée de « territoire occupé » et parfois même de « pseudo-État » ou « État inventé » par les Chypriotes-grecs.
Le conflit chypriote revient sur le devant de la scène diplomatique en 2025, notamment à l’ONU, en raison de l’intensification des projets touristiques turcs dans le nord de l’île. La Turquie construit de nombreux hôtels et développe des lignes aériennes depuis son territoire, devenant ainsi le seul pont aérien avec le nord de Chypre. Pour les autorités grecques et chypriotes, il s’agit d’une tentative de « turquification » de la région et d’un changement démographique et économique stratégique, imposé de facto.
Alors que la Turquie pousse pour une solution à deux États à Chypre, le gouvernement chypriote-grec s’y oppose catégoriquement, exigeant le retrait total des forces turques et la restitution des propriétés spoliées aux Chypriotes-grecs exilés depuis 1974.
Pour les Israéliens de passage, le climat reste cependant serein. Pas de tensions sécuritaires immédiates, mais une mémoire collective qui se ravive chaque année au son des sirènes. La sécurité des touristes n’est pas menacée, et les vacanciers israéliens peuvent continuer à profiter des plages chypriotes, comme nous le détaillons régulièrement sur Infos-Israel.News dans notre rubrique Israël et tourisme : https://infos-israel.news/category/israel/.
Au-delà du symbole historique, cet anniversaire rappelle aux Européens et aux alliés régionaux d’Israël la fragilité des frontières et la persistance des conflits gelés à leurs portes. Un sujet que vous pouvez également approfondir via :






