Le mois de juin 2025 restera comme un tournant dans l’histoire récente de l’économie israélienne. Alors que le pays sort d’une confrontation militaire éprouvante, notamment face à l’Iran, la Bourse de Tel Aviv explose littéralement tous ses compteurs. Les investisseurs, étrangers comme locaux, affluent vers les actifs israéliens, créant un véritable « rallye boursier » dopé par une confiance retrouvée, une devise forte et une configuration géopolitique favorable.
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+10 % en un mois : la Bourse israélienne en ébullition
Le principal indice de Tel Aviv a bondi de près de 10 % en juin, poussé par une baisse de la prime de risque nationale et un retour massif des capitaux, tant locaux qu’internationaux. Ce retournement de tendance a été renforcé par la hausse du shekel face au dollar (+7,5 % depuis le début de l’année), ce qui a mécaniquement rogné les rendements des investissements en dollars, notamment sur le S&P 500.
Résultat ? Des milliards de shekels ont quitté les marchés américains pour être réinjectés dans les fonds cotés israéliens, notamment dans les ETF locaux.
💬 « Ce mouvement de rapatriement de capitaux peut à lui seul entretenir un nouveau rallye sur la place israélienne », affirme Yuval Bar Even, de Migdal.
Le désamour du S&P 500 chez les investisseurs israéliens
Alors que l’indice S&P 500 progresse de 5,5 % depuis janvier 2025, les fonds israéliens qui y sont exposés affichent une performance négative de 2 %. Pourquoi ? L’appréciation du shekel contre le dollar a annihilé les rendements. Un véritable déclencheur psychologique pour des milliers d’épargnants israéliens.
Résultat concret : 6,2 milliards de shekels ont été captés en juin par les fonds d’investissement israéliens, dont 2,5 milliards uniquement pour les ETF locaux. En parallèle, 1,15 milliard de shekels a été retiré des fonds investis à l’étranger.
Deux secteurs stars : assurances et immobilier
Deux champions du mois de juin :
- Le secteur de l’assurance : +31 %. Pourquoi ? Parce que ces sociétés sont fortement exposées à la performance des marchés. Quand les indices montent, leurs actifs s’apprécient et elles captent aussi une part des bénéfices via les polices d’assurance vie.
- Le secteur immobilier : +27 %. Après des mois difficiles, les perspectives de reconstruction d’après-guerre, les assouplissements réglementaires et l’attente d’une baisse des taux donnent un coup de fouet aux valeurs du bâtiment.
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Pourquoi cette euphorie ?
- Victoire militaire face à l’Iran : La perception d’une campagne efficace et maîtrisée renforce la confiance dans l’économie israélienne.
- Stabilité géopolitique apparente : Une accalmie militaire accompagnée de potentielles avancées diplomatiques, voire de nouveaux accords de normalisation régionaux.
- Appel d’air économique : Si le pays entre dans une phase de reconstruction et d’expansion (infrastructures, logement, consommation), le potentiel de croissance est réel.
Où investir maintenant ? Migdal et Leader répondent
Les analystes identifient encore deux segments sous-évalués :
- L’immobilier commercial, notamment les centres commerciaux : avec peu de constructions récentes, une population croissante et une baisse potentielle des taux, les ventes au m² devraient grimper.
- Le secteur des télécoms, avec Bezeq comme valeur phare : peu d’investissements étrangers pour le moment, donc potentiel de rattrapage important.
Et la défense ? Divergence d’analyse
Le secteur de la défense a flambé ces deux dernières années, poussé par les guerres en Ukraine, à Gaza et les tensions régionales. Mais faut-il continuer d’y investir ?
- Oui, selon Sabina Levy (Leader) : les budgets de défense restent très élevés, les carnets de commandes pleins et les perspectives d’export vers les États-Unis et l’Europe ouvertes.
- Non, selon Bar Even (Migdal) : les valorisations sont déjà au plafond, et en cas d’apaisement en Ukraine, une correction brutale des valeurs est à prévoir.
Conclusion : retour des capitaux, mais prudence sur la suite
La Bourse israélienne revit une renaissance inattendue. Tirée par la force de sa devise, un retour de confiance généralisé et des flux financiers massifs, elle offre un terrain fertile pour des investissements stratégiques. Mais attention aux excès d’euphorie. L’histoire récente nous enseigne que tout peut basculer.






