Un pas décisif vers l’éradication de l’un des virus les plus meurtriers
Une équipe de chercheurs israélo-américains a franchi une étape majeure dans la lutte contre l’hépatite B, une maladie qui touche plus de 250 millions de personnes à travers le monde et cause un million de décès par an. Sous la direction du Dr Yael David du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSK), les scientifiques ont découvert un mécanisme clé du virus et identifié un médicament anticancéreux capable de l’éliminer presque totalement.
Un virus insaisissable, un défi médical majeur
Malgré l’existence d’un vaccin, l’hépatite B demeure un fléau mondial. L’infection chronique, souvent contractée à la naissance ou par transmission sanguine, attaque progressivement le foie et peut conduire à un cancer mortel. Les traitements actuels ne font que contenir le virus sans l’éliminer, obligeant les patients à une thérapie à vie.
Les travaux du Dr David ont permis de révéler un élément fondamental du mode d’action du virus : une protéine appelée « protéine X », qui agit comme un interrupteur déclenchant l’infection. En cartographiant précisément la manière dont le virus envahit les cellules, les chercheurs ont identifié un talon d’Achille exploitable pour une thérapie ciblée.
Un médicament anticancéreux aux effets inespérés
L’un des aspects les plus spectaculaires de cette découverte réside dans l’efficacité inattendue d’un médicament anticancéreux, le Curaxin-137 (CBL0137). Initialement développé pour lutter contre le cancer, ce composé a démontré une capacité surprenante à affaiblir puis à détruire le virus, et ce à des doses très faibles, réduisant ainsi les risques de toxicité.
Le Dr David et son équipe collaborent désormais avec les plus grandes entreprises pharmaceutiques pour lancer des essais cliniques. L’enjeu est colossal : si ces recherches aboutissent, un simple comprimé pourrait un jour suffire à éradiquer l’hépatite B, comme on traite une infection bactérienne avec des antibiotiques.
Un destin scientifique hors norme
Originaire d’Israël, fille d’un pilote militaire, le Dr Yael David a suivi un parcours exceptionnel, de l’Institut Weizmann des sciences à l’Université de Princeton, avant d’établir son propre laboratoire à New York. Son approche innovante pourrait révolutionner non seulement le traitement de l’hépatite B, mais aussi celui d’autres virus tels que le papillomavirus et le virus d’Epstein-Barr.
Un espoir tangible pour des millions de patients
Si la route vers un traitement disponible reste semée d’embûches, cette avancée représente un espoir inédit pour les millions de personnes affectées par l’hépatite B. Un Nobel de médecine, Charlie Rice, s’apprête d’ailleurs à publier une analyse de ces travaux dans la prestigieuse revue Nature.
🔹 « La biochimie, c’est comme un puzzle : comprendre les petites pièces permet d’assembler une image complète. » – Dr Yael David
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