Après le succès radio de « Shidaleq HaOr », écrit pour la chanteuse Yuval Refael, l’auteur-compositeur israélien Yam Refaeli signe son retour avec un titre intime et poignant, « 7 Dakot BeGan Eden » (7 minutes au paradis). Un morceau à la fois mélancolique et lumineux, dans lequel l’artiste dévoile une part de sa vulnérabilité, entre amour, perte et espoir.
Ce nouveau single, déjà salué par les plateformes musicales locales, marque une étape plus personnelle dans le parcours de ce musicien discret mais profondément sincère. La chanson s’ouvre sur une ligne douce, presque murmurée — « Oubalayla lo nirdamti… ki at od mistovevet li balev » (« La nuit, je n’ai pas dormi… car tu tournes encore dans mon cœur »). Ces mots simples, chantés sur une guitare acoustique et des cordes feutrées, traduisent une émotion universelle : celle de la nostalgie d’un amour disparu, mais jamais effacé.
Yam Refaeli n’en est pas à son coup d’essai. Ces dernières années, il s’est imposé comme un artisan de la pop israélienne indépendante, un auteur capable de combiner la profondeur des textes à la pureté de la mélodie. Son style évoque parfois les premières chansons d’Idan Raichel ou de Hanan Ben Ari, mais avec une touche plus introspective, presque spirituelle. Là où d’autres crient leur douleur, lui la murmure.
Le titre « 7 minutes au paradis » est né, selon ses proches, d’une période de solitude après la perte d’un être cher. « Ce n’est pas un morceau sur la mort, mais sur le temps suspendu », confiait Refaeli dans une interview accordée à Kan 88. « Ces sept minutes, ce sont celles où le monde s’arrête, où l’on touche le souvenir, avant que la réalité ne revienne. »
Dans le clip, tourné à Tel-Aviv par le réalisateur Shay Ashkenazi, on le voit seul, cigarette et café noir à la main, arpentant un appartement vide où résonnent les échos du passé. La lumière du matin traverse les rideaux comme un fil entre l’ombre et la clarté. Chaque plan semble raconter un fragment de mémoire, chaque silence un battement de cœur.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, les fans saluent la sincérité brute du morceau : « Il ne chante pas pour plaire, il chante pour guérir », écrit une internaute sur Instagram. Dans un pays où la musique est souvent le reflet des tempêtes collectives, Yam Refaeli choisit l’intime, la douceur et le temps.
Cette authenticité est peut-être ce qui le distingue le plus sur la scène israélienne actuelle. Là où d’autres courent après les hits calibrés, il persiste à composer seul, sans excès de production. « La vérité n’a pas besoin d’artifice », aime-t-il répéter. Le succès de ses précédents titres prouve qu’il existe en Israël un public avide d’émotion simple, loin du vacarme des refrains formatés.
Mais « 7 minutes au paradis » n’est pas qu’une chanson d’amour. C’est aussi une métaphore de la résilience, une respiration dans un pays encore marqué par les cicatrices du 7 octobre. Dans une époque saturée d’angoisse et de colère, ce morceau offre une parenthèse de douceur, un rappel que la beauté existe encore dans les interstices du quotidien.
Yam Refaeli prépare déjà un nouvel EP prévu pour le printemps 2026, qui mêlera hébreu, anglais et sons méditerranéens. Un disque, promet-il, « sur la lumière qui reste quand tout semble s’éteindre ». En attendant, ces sept minutes suffisent à prouver qu’un artiste sincère peut encore faire vibrer un pays tout entier, simplement avec une voix et une guitare.






