La lutte contre l’obésité et le diabète vient de franchir une étape majeure. Un nouveau grand essai clinique international confirme ce que de nombreux médecins soupçonnaient déjà : la célèbre injection pour la perte de poids Mounjaro (Tirzépatide) ne se contente pas de faire maigrir — elle sauve littéralement des vies.

Le médicament a réduit de 16 % la mortalité toutes causes confondues chez les patients atteints de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires, et de 8 % les décès liés directement à un infarctus ou un AVC, par rapport à son principal concurrent, le Trulicity (Dulaglutide). Ce résultat impressionnant provient d’une étude menée sur 13 000 patients dans 30 pays, dont 420 en Israël dans 25 centres médicaux, notamment à l’hôpital Sheba de Tel Hashomer.

Ce n’est pas un détail : l’étude n’a pas été menée contre un placebo, mais contre une molécule déjà réputée pour ses bienfaits cardiaques. « C’est un pari audacieux et un signal fort », souligne le professeur Michaël Shechter, chef de l’unité de recherche cardiovasculaire au centre médical Sheba. « Et le pari est clairement gagné. »

💉 Mounjaro : une avancée au-delà du diabète

Mounjaro appartient à la classe des agonistes du récepteur GLP-1, une hormone qui régule la faim. Mais à la différence de ses prédécesseurs, elle agit aussi sur un second récepteur appelé GIP, renforçant l’effet coupe-faim, la satiété et la régulation du sucre dans le sang. Ce double mécanisme en fait une arme puissante non seulement contre le diabète, mais aussi contre l’obésité morbide et les complications cardiovasculaires.

Les résultats montrent des améliorations significatives sur le poids, l’hémoglobine A1C (un marqueur du diabète), la pression artérielle et même la fonction rénale.

💊 La guerre des piqûres : Mounjaro vs Ozempic vs Wegovy

Si Ozempic (également un GLP-1) est dans le panier de remboursement israélien pour les diabétiques, Mounjaro ne l’est toujours pas, en dépit de ses résultats spectaculaires. Pire encore : la Clalit, principale caisse de santé du pays, refuse d’offrir Mounjaro à prix réduit, privilégiant sa rivale Wegovy. Un choix qui soulève de nombreuses critiques chez les médecins et les patients, surtout au vu des résultats publiés dans la revue New England Journal of Medicine.

Pourtant, même Ozempic et Wegovy ont montré des chiffres impressionnants :

  • Ozempic : réduction de 26 % du risque d’infarctus, AVC ou décès cardiovasculaire
  • Wegovy : réduction de 20 % chez les patients obèses

Mais Mounjaro semble désormais prendre l’ascendant, avec plus de 100 000 prescriptions par semaine de plus que Wegovy aux États-Unis. Les analystes financiers notent que cette tendance a même fait vaciller la valorisation de la pharmaceutique danoise Novo Nordisk, concurrente directe de l’américaine Eli Lilly, fabricant de Mounjaro.

🧬 Une révolution thérapeutique globale

Le professeur Shechter insiste : « Ce médicament n’est pas qu’un outil esthétique pour perdre du poids. Il s’agit d’un traitement qui sauve des vies chez des patients à haut risque. Les données sont suffisamment solides pour que les autorités sanitaires mondiales revoient leurs politiques de remboursement. »

Eli Lilly prévoit déjà de soumettre les résultats aux agences de santé mondiales avant la fin 2025, pour étendre les autorisations à d’autres indications, notamment pour l’apnée du sommeil, l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée, et bien sûr, l’obésité sévère.

🧾 Et en Israël ?

Actuellement, seul Ozempic est inclus dans le panier de santé publique pour les diabétiques. Wegovy et Mounjaro sont disponibles en achat privé, avec réductions selon les caisses de santé, sauf à la Clalit, où Mounjaro est absent des options proposées. Un choix de plus en plus contesté, alors que l’obésité est classée comme maladie chronique sérieuse.

L’Autorité des médicaments d’Israël devra bientôt trancher : intégrera-t-elle enfin Mounjaro dans le panier de soins pour le traitement du diabète ET de l’obésité, au vu des données vitales ?

📉 Le futur des traitements : prévention, pas seulement correction

Les experts sont formels : la médecine moderne ne peut plus se contenter de traiter les infarctus après coup. Avec des médicaments comme Mounjaro, il devient possible d’agir en amont, de réduire les risques de manière tangible chez des millions de patients à travers le monde.

Pour Israël, pays où près de 1 adulte sur 4 est en surpoids ou diabétique, l’enjeu n’est pas seulement médical. Il est aussi économique, social, et humain.

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