C’est une histoire comme Israël en produit des centaines, mais qui garde toujours une saveur unique. Celle d’une jeune femme, brillante, idéaliste, qui a quitté sa Rome natale pour reconstruire sa vie en Terre d’Israël – et qui a trouvé, comme elle l’espérait, un métier, une vocation et, bien sûr, l’amour.

Dr Sarah Sermonte, 33 ans, anesthésiste à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem, incarne cette génération de nouveaux olim qui n’ont pas seulement choisi Israël pour des raisons de sécurité ou de politique, mais pour un désir profond de vivre dans une société juive, de se marier avec un conjoint partageant leur identité et de bâtir un avenir enraciné dans la continuité du peuple juif.

De Rome à Jérusalem : un chemin semé d’épreuves

Née dans une famille juive de Rome – mère d’origine libyenne, père issu d’une lignée romaine – Sarah grandit dans une atmosphère familiale chaleureuse, mais sans réelle scolarité juive. La maison, les fêtes, les amis, tous étaient empreints de judéité. Pourtant, l’idée de l’aliyah restait lointaine. Elle se destinait plutôt à la philosophie ou à la psychologie, avant de choisir la médecine, plus stable économiquement.

Diplômée de l’Université La Sapienza, elle pensait d’abord devenir chirurgienne. Mais un stage en Israël changea sa vie. À Hadassah, elle découvrit non seulement un système médical de pointe, mais aussi ce qu’elle décrit comme « le bonheur de vivre au milieu des Juifs ». Le contraste avec Rome fut décisif : « En Israël, je savais que trouver un conjoint juif serait plus naturel. »

L’aliyah et les luttes bureaucratiques

Monter en Israël ne fut pas un conte de fées. Arrivée en 2019, elle ne parlait pas un mot d’hébreu. Elle suivit un oulpan intensif, travailla comme serveuse dans un restaurant de blintzes, et dut se battre avec une bureaucratie kafkaïenne pour faire reconnaître son diplôme. Quatre voyages, un examen redouté, et des mois de travail temporaire en Italie furent nécessaires avant qu’elle obtienne le précieux sésame pour exercer en Israël.

Comme beaucoup d’olim, elle vécut ce mélange de gratitude et de frustration : la chance d’avoir un emploi stable dans son domaine, mais aussi la solitude, les manques culturels (« trop peu de musées, trop de stress ambiant »), et surtout la nostalgie d’une famille restée à Rome.

Trouver l’amour : une histoire très israélienne

Mais Israël est aussi la terre des rencontres improbables. Après une relation de quatre ans ponctuée de séparations, Sarah trouva finalement un nouveau compagnon… grâce à une application de rencontres. D’abord sceptique, elle repoussa plusieurs fois leur rendez-vous. Le destin intervint : un jour, alors qu’elle était attablée en tenue décontractée dans un café de son quartier, elle le vit passer avec son chien. Le coup de foudre fut immédiat. Elle remonta chez elle, prit soin de se préparer, et revint. Ce fut leur premier vrai rendez-vous. Depuis, ils sont inséparables.

Médecine et guerre : la vie sous tension

Comme beaucoup de médecins israéliens, Sarah a connu les moments où la médecine et la guerre se confondent. Le 7 octobre, elle resta trois jours sans quitter l’hôpital, travaillant sans relâche pour soigner les blessés. Sa mère, en larmes depuis Rome, l’implorait de revenir. Elle n’y pensa jamais : « Je ressentais une responsabilité envers mes patients et envers celui qui était alors mon compagnon, mobilisé en réserve. »

Lors de la guerre avec l’Iran, elle avoue avoir eu plus de mal à gérer le stress, confiant souffrir aujourd’hui encore d’une tension constante. Mais malgré la peur, jamais elle n’a remis en question sa place en Israël.

Israël vu par une Romaine

Avec son regard de nouvelle Israélienne, Sarah décrit les différences culturelles avec une franchise rafraîchissante. Les Israéliens ? « Trop stressés, pas assez attentifs à l’élégance. » Ce que les Israéliens devraient apprendre des Italiens ? « Respirer, savourer la vie, être plus courtois. »
Son lieu préféré ? Pas Tel-Aviv ni Jérusalem, mais le désert du Néguev, espace infini où elle retrouve calme et inspiration.

Une trajectoire qui dit beaucoup

L’histoire de Sarah Sermonte n’est pas isolée. Elle raconte la promesse et les défis de l’aliyah moderne : un parcours semé d’obstacles bureaucratiques, de solitude parfois, mais aussi de sens, d’appartenance et d’amour. Comme elle, des milliers de jeunes Juifs d’Europe choisissent Israël non seulement comme refuge, mais comme foyer spirituel, culturel et affectif.

À travers son témoignage, se dessine une vérité simple : Israël reste l’endroit où les Juifs peuvent vivre pleinement leur identité, fonder une famille sans renoncer à leur foi et contribuer à une société en perpétuelle construction. Et dans ce pays si imparfait mais si vivant, même une Romaine amoureuse de philosophie trouve son chemin – comme médecin, comme femme, comme amoureuse.

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