À l’approche des fêtes de Tichri, le Conseil national de sécurité (Malal) a publié une évaluation inquiétante concernant la sécurité des Israéliens voyageant à l’étranger. Dans un communiqué rapporté par N12 et Maariv, l’organisme met en garde contre une recrudescence possible d’attaques ciblant des citoyens israéliens ou des communautés juives, notamment autour du 7 octobre, date qui marquera le deuxième anniversaire de la guerre « Épées de fer » et coïncidera avec la fête de Souccot. Selon l’analyse, l’Iran et le Hamas demeurent les principaux instigateurs d’attentats, opérant soit directement, soit via des réseaux affiliés. Le Malal souligne que des dizaines de tentatives ont déjà été déjouées ces derniers mois, mais que la menace reste « persistante et motivée ». Chaque année, plus de 200 000 Israéliens voyagent à l’étranger durant Souccot, ce qui accroît la vulnérabilité potentielle, en particulier dans des zones où la présence israélienne est très visible comme la Grèce, la Turquie ou la Thaïlande.

L’avertissement ne constitue pas une nouvelle interdiction mais une actualisation des risques. Les destinations classées à haut risque (niveau 4) restent inchangées : le Sinaï égyptien, où des dizaines de milliers d’Israéliens affluent encore malgré les mises en garde, ainsi que l’Iran, le Liban, la Syrie, le Yémen, l’Irak, la Libye et l’Afghanistan. Des pays considérés comme plus « modérés » mais accueillant une forte présence israélienne, tels que le Maroc et les Émirats arabes unis, sont placés à un niveau intermédiaire de menace. Selon Haaretz, les services israéliens s’inquiètent aussi de l’activisme croissant de groupes affiliés à Daech et Al-Qaïda, notamment en Afrique et en Asie du Sud. Le communiqué du Malal recommande aux voyageurs de réduire au minimum l’affichage de symboles israéliens et juifs, d’éviter les manifestations non sécurisées et de rester vigilants dans les espaces publics. Une attention particulière est portée aux publications sur les réseaux sociaux : révéler un passé militaire ou une affiliation à Tsahal peut transformer un voyageur en cible potentielle.

Cette mise en garde traduit une tension croissante entre le besoin d’ouverture au monde et l’exposition sécuritaire d’Israël. Pour Israel Hayom, la menace dépasse le seul cadre terroriste : elle reflète également une montée de l’antisémitisme alimentée par la guerre à Gaza et par les campagnes de propagande orchestrées depuis Téhéran. Dans ce contexte, la diplomatie israélienne renforce sa coopération avec les gouvernements étrangers, notamment en Europe et en Amérique du Nord, pour assurer une meilleure protection des synagogues et des centres communautaires. Mais la responsabilité incombe aussi aux citoyens. « L’erreur la plus fréquente est de se croire protégé dans un pays ami », souligne un ancien responsable du Shin Bet, rappelant que des cellules dormantes peuvent frapper partout. Au-delà des consignes pratiques, le rappel du Malal agit comme une piqûre de réalité : la guerre contre le Hamas et l’Iran n’a pas de frontières, et la sécurité israélienne doit être pensée globalement. Le défi, pour l’État hébreu, est de protéger ses ressortissants à l’étranger avec autant de détermination qu’il défend ses frontières.

Sources : N12 (14.09.2025), Maariv (14.09.2025), Haaretz (14.09.2025), Israel Hayom (14.09.2025), Alyaexpress-News