Budapest n’en finit plus de surprendre – cette fois, pas de la manière qu’espèrent ses millions de visiteurs. Selon une vaste étude publiée par Radical Storage, qui a analysé les 100 destinations les plus visitées du monde à partir de dizaines de milliers d’avis Google récents, la capitale hongroise a été classée ville touristique la plus sale au monde.
L’information, reprise dans The Independent et Euronews Travel, a créé un véritable choc parmi les voyageurs, notamment en Israël, où Budapest figure parmi les destinations les plus populaires.
Cette étude fait apparaître une réalité que les voyageurs constatent depuis plusieurs mois : la ville peine à absorber l’explosion du tourisme post-Covid, les infrastructures vieillissent, les services publics sont sous tension, et l’espace public se dégrade rapidement.
Une capitale adorée, mais qui se dégrade à vue d’œil
Les raisons de cette première place peu enviable sont multiples :
- Trottoirs et avenues saturés de déchets
- Poubelles débordantes
- Transports publics vieillissants
- Défaillance du nettoyage municipal
- Afflux massif de touristes
Dans le top 10 des villes les plus sales figurent également Rome, Florence, Vérone, Milan, ainsi que Las Vegas, Paris, Francfort, Bruxelles et Le Caire — preuve que l’Europe occidentale, malgré ses moyens, peine à gérer son tourisme de masse.
À l’inverse, le classement des villes les plus propres est dominé par Cracovie, suivie de Sharjah, Singapour, Varsovie, Doha, Prague, Riyad, Mascate, Dubaï et Fukuoka — autant de villes qui ont su protéger leur espace public malgré des millions de visiteurs.
Sources réelles :
Radical Storage report : https://radicalstorage.com/blog
The Independent – “Budapest ranked dirtiest tourist city”
Euronews Travel – “Budapest named world’s dirtiest tourist destination”
Pourquoi Budapest plonge dans les classements ?
1. Une explosion touristique mal gérée
Depuis 2022, Budapest connaît un boom inédit du tourisme. Mais les capacités de nettoyage urbain n’ont pas été renforcées.
2. Un manque de personnel municipal
La capitale souffre d’un manque chronique d’agents d’entretien, conséquence de contraintes budgétaires et de tensions politiques.
3. Un bras de fer politique permanent
La mairie, dirigée par l’opposition libérale, accuse le gouvernement de Viktor Orbán d’étrangler ses budgets.
Le gouvernement réplique en accusant la municipalité d’incompétence.
Résultat : les rues en paient le prix.
4. Des infrastructures vieillissantes
La ville, magnifique mais ancienne, nécessite des investissements lourds, notamment dans les arrondissements touristiques (V, VI, VII).
🇮🇱 Quels risques et impacts pour les touristes israéliens ?
Les Israéliens représentent l’un des plus grands groupes de visiteurs de Budapest : shopping, spas, synagogues, musées juifs, vols bon marché.
Mais la dégradation actuelle change la donne.
1. Une baisse notable de la qualité de visite
Les zones les plus affectées sont :
- La basilique Saint-Étienne
- Le pont des Chaînes
- Les bords du Danube
- Les ruelles des quartiers VI et VII (bars, clubs, appartements Airbnb)
Les voyageurs se plaignent de mauvaises odeurs, de détritus, d’espaces publics laissés à l’abandon.
2. Risques sanitaires dans les environs des bains thermaux
Les alentours de Széchenyi, Gellért et Rudas — très fréquentés par les Israéliens — reçoivent désormais des avis mitigés concernant l’hygiène.
3. Hausse de la petite criminalité
Les autorités européennes relèvent une augmentation des vols à la tire dans les zones encombrées, notamment autour du quartier juif, du métro Deák Ferenc et de la Váci utca.
La police hongroise et la consigne du ministère israélien des Affaires étrangères signalent une hausse des vols de passeports.
4. Des hébergements moins attractifs dans les zones “déclassées”
Certains hôtels de moyenne gamme baissent les prix, mais au détriment du cadre.
5. Une tendance appelée à s’aggraver
Sans réforme majeure, Budapest pourrait glisser encore plus loin : l’hiver accentue la saleté, et le printemps apporte un pic touristique difficile à gérer.
Faut-il encore voyager à Budapest ? Oui — mais autrement.
La capitale hongroise reste un joyau architectural unique, abordable, séduisante et proche d’Israël… mais les visiteurs devront être plus prudents.
✔ Privilégier l’arrondissement V (Belváros)
Le plus propre, le plus sûr, mieux entretenu.
✔ Éviter certains quartiers la nuit
Notamment les zones isolées du VII et du VIII.
✔ Vérifier les avis Google récents
Restaurants, rues, bains : l’hygiène varie fortement.
✔ Prendre des taxis officiels ou Bolt — jamais des chauffeurs privés
Touristes israéliens = cibles faciles pour les arnaques.
✔ Conserver passeports et téléphones en sécurité
Les vols de documents sont fréquents.
Budapest n’a pas perdu son charme, mais sa gestion actuelle impose une vigilance nouvelle.
Conclusion
Le classement de Radical Storage n’est pas seulement une mauvaise publicité : c’est un signal d’alarme international.
Les villes voisines comme Prague ou Cracovie prouvent qu’il est possible de concilier tourisme massif et propreté irréprochable. Budapest, elle, devra choisir entre ses tensions politiques internes et sa réputation mondiale.
Quant aux Israéliens, toujours plus nombreux à voyager, ils devront adapter leurs itinéraires et rester attentifs — sans renoncer pour autant à l’une des plus belles capitales d’Europe centrale.






