Une étude internationale publiée dans Nature vient de mettre en lumière un mécanisme inquiétant : des infections respiratoires virales, comme la grippe ou le SARS-CoV‑2, peuvent réactiver des cellules cancéreuses dormantes (DCCs) dans les poumons, en particulier chez les personnes ayant survécu à un cancer du sein, provoquant ainsi de nouvelles métastases.
Les chercheurs, dirigés par Shie Biao Chia de l’Université du Colorado, ont analysé les données de 37 000 patients au Royaume-Uni et aux États-Unis pour étudier l’impact de ces infections sur la réactivation des cellules tumorales latentes. Ils ont identifié un acteur clé : l’interleukine‑6 (IL‑6), une protéine inflammatoire produite par le système immunitaire. Lors d’une infection respiratoire, l’IL‑6 déclenche la sortie de dormance des DCCs et stimule leur prolifération rapide.
Selon le Dr James DeGregori, généticien moléculaire à l’Université du Colorado, ces cellules « ne se contentent pas de se réveiller ; elles se multiplient de façon exponentielle », atteignant parfois une croissance centuplée en deux semaines dans les poumons, ce qui augmente fortement le risque métastatique. Les données cliniques ont confirmé que les patients atteints du Covid‑19 présentaient presque deux fois plus de risques de mourir d’un cancer que ceux qui n’avaient pas été infectés.
Les auteurs relient ces observations à l’augmentation constatée des décès par cancer dans les premières années de la pandémie, indépendamment des interruptions de soins. Le Dr Julio Aguirre‑Ghiso (Albert Einstein College of Medicine) souligne que ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies préventives, notamment l’utilisation de bloqueurs d’IL‑6 ou d’autres approches d’immunothérapie ciblée pour limiter la réactivation métastatique après une infection virale.
Le Dr Mikala Egeblad (Johns Hopkins) rappelle que des traitements ciblant l’IL‑6 sont déjà utilisés pour réduire l’inflammation dans les cas graves de Covid‑19. Tester leur efficacité pour prévenir la récidive du cancer pourrait représenter une avancée majeure. Les chercheurs recommandent également d’explorer des mesures complémentaires, comme la vaccination préventive durant les saisons à forte circulation virale, afin de réduire le risque chez les patients à antécédents oncologiques.
Ce travail renforce l’idée que les survivants du cancer doivent bénéficier d’une surveillance rapprochée après une infection respiratoire et que comprendre les mécanismes biologiques de la réactivation tumorale pourrait sauver de nombreuses vies.
Sources : Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24, Alyaexpress-News, Rak Be Israël, Wikipédia – Interleukine-6






