Le président argentin Javier Milei a marqué l’histoire en devenant le premier non-juif à recevoir le prestigieux Prix Génesis, parfois surnommé le « Nobel juif ». Stan Polovets, président de la fondation qui décerne cette distinction, a expliqué ce choix inédit et le rôle crucial de Milei dans le renforcement des relations entre l’Argentine et Israël.
Pourquoi un président catholique reçoit-il un prix juif ?
Si cette distinction peut surprendre, elle repose sur des motifs solides. Milei a adopté une position pro-israélienne sans équivoque, réorientant radicalement la politique étrangère de l’Argentine. Malgré les critiques internationales, il a soutenu Israël après le 7 octobre et a pris plusieurs mesures fortes :
- Désignation du Hamas comme organisation terroriste.
- Plaidoyer pour la libération des otages retenus à Gaza.
- Annonce du transfert de l’ambassade d’Argentine à Jérusalem.
- Voyage en Israël dès sa première année de mandat, rendant hommage aux victimes du kibbutz Nir Oz.
Par ailleurs, Milei entretient une relation personnelle avec le judaïsme : il étudie la Torah, assiste à des offices, a posé une mezouza à son bureau et envisage même une conversion après son mandat. Ses racines familiales révèlent également un héritage juif, son arrière-arrière-grand-père ayant été rabbin.
L’Argentine, un nouvel allié stratégique d’Israël
Alors que plusieurs pays d’Amérique latine (Brésil, Colombie, Chili, Bolivie) ont réduit leurs liens diplomatiques avec Israël après le 7 octobre, l’Argentine de Milei a pris le chemin inverse, devenant un allié majeur de l’État hébreu. En décembre, le ministre de la Défense argentin a signé un accord stratégique avec Israël incluant des projets conjoints en cybersécurité, drones et surveillance des frontières.
Sur le plan interne, Milei a relancé les enquêtes sur les attentats ayant frappé la communauté juive en Argentine dans les années 1990 :
- L’attentat contre l’AMIA (1994, 85 morts).
- L’attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires (1992, 29 morts).
- Le meurtre du procureur Alberto Nisman en 2015, qui enquêtait sur l’AMIA.
Son gouvernement a désigné l’Iran et le Hezbollah comme responsables de ces attaques et a demandé à Interpol l’arrestation d’Ahmad Vahidi, ex-ministre iranien de l’Intérieur et suspect clé de l’attentat contre l’AMIA.
Un prix tourné vers la liberté et l’indépendance
Comme ses prédécesseurs, Milei a choisi de renoncer au million de dollars du Prix Génesis. Ces fonds seront affectés à des organisations promouvant la liberté et l’indépendance en Argentine et dans le monde.
Alors que certains en Argentine expriment des réserves sur ses positions et leurs conséquences politiques, la majorité des leaders communautaires juifs saluent cette reconnaissance. Polovets conclut : « Milei est un dirigeant avec une vision forte et une passion pour transformer l’Argentine. »
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