Un témoignage qui bouscule les clichés. Haïm Treitel, soldat haredi grièvement blessé il y a dix mois lors des combats dans la bande de Gaza, puis revenu en service actif, a tenu samedi soir à répondre aux arguments avancés par certains jeunes ultra-orthodoxes refusant l’enrôlement.
« Les excuses d’hier ne sont plus valables »
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Treitel s’est adressé directement à Itamar, un jeune haredi interviewé récemment sur Hadashot 12, qui affirmait que l’armée israélienne « n’autorise pas l’étude de la Torah » et justifiait ainsi son refus de servir.
Treitel rejette cette thèse avec fermeté :
« L’armée permet. Il y a mille raisons de dire pourquoi ne pas s’engager, mais une seule qui doit suffire pour le faire : parce que des réservistes cumulent des centaines de jours de service, parce que des milliers de soldats quittent leur formation pour défendre la patrie, parce qu’il faut protéger nos familles, notre peuple et notre pays. »
Une intégration de plus en plus réelle
Le soldat souligne que des solutions adaptées existent pour les recrues haredim :
« L’armée donne tout au soldat religieux. Les excuses d’autrefois ne sont plus pertinentes, surtout pour quelqu’un qui passe son temps sur les réseaux sociaux. Le rabbin qui permet d’utiliser un smartphone permettra aussi de s’enrôler. »
À travers ce message, Treitel met en avant l’évolution du cadre militaire israélien, qui propose aujourd’hui des unités spécifiques, des conditions de cacherout strictes, le respect du shabbat et des cadres d’étude pour la Torah, afin de lever les freins traditionnels du monde ultra-orthodoxe.
Un appel direct à rejoindre les rangs
À la fin de sa vidéo, le soldat s’adresse sans détour à Itamar :
« Viens et prends part, que ce soit dans la Brigade des Hasmonéens ou dans d’autres unités. L’enrôlement, c’est simple. »
Son intervention intervient dans un contexte explosif où le débat sur la loi de conscription des haredim fracture la société israélienne. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou est sous pression pour imposer une solution qui mette fin à l’exemption massive des étudiants en yeshiva, au moment même où Tsahal fait appel à des dizaines de milliers de réservistes pour poursuivre son opération « Épées de fer » dans Gaza.
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