Alors que l’hiver s’installe et que la plupart des voyageurs rangent leurs valises jusqu’au printemps, une tendance inattendue secoue le marché du tourisme : les prix des vols et des forfaits vacances ont chuté de manière spectaculaire, au point qu’il est désormais possible de réserver une escapade à l’étranger pour moins de 200 dollars. Une situation rare, amplifiée par une combinaison de facteurs économiques, saisonniers et géopolitiques, et qui pousse de nombreux Israéliens à saisir l’occasion pour voyager à moindre coût.
Selon les données publiées par mako, les mois de décembre et janvier constituent cette année une véritable « fenêtre dorée » pour les amateurs de bonnes affaires. La baisse de fréquentation internationale durant la période hivernale, associée à une multitude de vols disponibles, crée un marché particulièrement avantageux. Les voyagistes confirment également un changement profond dans les habitudes des consommateurs : de plus en plus d’Israéliens renoncent à voyager en août, période la plus coûteuse de l’année, et privilégient désormais l’hiver, à la recherche de prix cassés et de destinations plus calmes.
Shirly Cohen Orekbi, vice-présidente d’Eshet Tours, explique que la demande hivernale connaît une croissance spectaculaire : « Nous observons une hausse marquée de la demande pour les vacances d’hiver, une saison autrefois considérée comme secondaire, mais devenue aujourd’hui l’une des plus recherchées. Les voyageurs veulent profiter des marchés de Noël, des séjours au ski, des soldes de fin d’année et surtout des prix inférieurs à ceux de la haute saison. » Elle précise que les city breaks en Europe sont particulièrement prisés, aux côtés des destinations lointaines comme la Thaïlande.
Du côté du voyagiste « HaShatiach HaMeoefef », Oren Cohen Maguri confirme la tendance : « Bien que cette saison soit globalement moins chargée, les Israéliens veulent des pauses courtes pour s’évader. Hanouka représente le pic de demande, car les enfants n’ont pas d’école. Mais la vraie star de l’hiver reste Dubaï, qui bénéficie d’une popularité exceptionnelle depuis les Accords d’Abraham. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En décembre, une offre de trois nuits dans un hôtel cinq étoiles à Sofia (Marinela Sofia) débute à 273 dollars par personne, petit déjeuner inclus. Pour janvier, Athènes est accessible pour 221 dollars avec trois nuits dans un hôtel trois étoiles. Des prix qui, il y a quelques années encore, étaient inimaginables pour des séjours en Europe incluant vol et hébergement.
La compagnie Flight Connections publie également des offres très agressives. Par exemple, Larnaca reste la destination la plus économique : un forfait incluant vol avec TUS Airlines et hôtel quatre étoiles coûte seulement 185 dollars en décembre. En janvier, un séjour à Athènes incluant vol Blue Bird Airways et hébergement quatre étoiles est proposé à 229 dollars.
Dubaï, quant à elle, attire les voyageurs cherchant un luxe plus abordable. Le voyagiste « HaShatiach HaMeoefef » propose en décembre un séjour incluant quatre nuits dans un hôtel quatre étoiles, vol, bagage en soute, bagage cabine et transferts pour 539 dollars par personne. En janvier, un forfait de trois nuits dans un hôtel cinq étoiles (Crowne Plaza Deira) est affiché à 689 dollars par personne — un prix très compétitif pour une destination qui demeure haut de gamme.
Eshet Tours dévoile également ses offres hivernales : un week-end de trois nuits au Monténégro, vol, bagages et transferts compris, commence à 329 dollars en décembre. Pour janvier, un séjour de trois nuits à Athènes dans un hôtel quatre étoiles est proposé dès 310 dollars.
Les tarifs des vols seuls sont tout aussi impressionnants. Selon « Tisot Sodiot », la plateforme spécialisée dans les vols à bas prix, la billet aller-retour le moins cher de décembre se trouve à destination de Larnaca à 73 dollars, suivi par Athènes et Thessalonique à moins de 100 dollars. En janvier, Larnaca reste la championne des prix : 67 dollars aller-retour. D’autres destinations européennes telles que Vilnius, Paphos, Athènes et Thessalonique restent accessibles sous la barre des 100 dollars.
Cette baisse généralisée s’explique par une combinaison de facteurs : la reprise progressive du tourisme mondial, un hiver marqué par une forte concurrence entre compagnies aériennes, l’amélioration des capacités logistiques post-pandémie, et un contexte économique où les voyageurs cherchent à dépenser moins mais voyager mieux. Pour les professionnels du secteur, l’hiver 2025-2026 pourrait devenir l’un des plus actifs de la dernière décennie, malgré les tensions géopolitiques régionales.
Cet engouement s’illustre également dans les destinations les plus courtes, comme Chypre, devenue presque une extension touristique d’Israël. Larnaca, accessible en moins d’une heure de vol, offre un rapport qualité-prix inégalé, tandis que Sofia et Athènes attirent pour leur atmosphère hivernale et leur coût de vie très bas. Quant à Dubaï, elle continue de séduire par sa promesse de soleil, de centres commerciaux démesurés et d’hôtels luxueux à prix compétitifs.
En définitive, pour les voyageurs flexibles ou les familles cherchant un break hivernal, les deux prochains mois représentent une opportunité rare. Les voyagistes s’accordent : ces prix ne dureront pas. Une fois février passé, la demande reprendra, les compagnies réduiront les promotions, et les tarifs remonteront.
Pour l’heure, le marché n’a jamais été aussi favorable aux petits budgets.






