L’histoire bouleversante de Shabtaï Miron, 76 ans, père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants, a ému de nombreux citoyens après avoir été dévoilée par N12. Cet homme, qui a déjà survécu à une grave maladie pulmonaire et une greffe du poumon en 2016, a vu sa vie basculer de nouveau il y a un an, lorsqu’il a été diagnostiqué avec un cancer de la prostate métastatique – une forme avancée et agressive du cancer le plus fréquent chez les hommes.

Après une série de traitements lourds – hormonothérapie, radiothérapie, et médicaments biologiques – son état s’est rapidement détérioré. Fatigué, diminué, ne supportant plus les effets secondaires, il a été contraint d’interrompre les soins. En Israël, près de 500 patients reçoivent chaque année un diagnostic de cancer de la prostate métastatique, mais la molécule « Nuvaka », utilisée dans de nombreux pays occidentaux, n’est pas incluse dans le panier de soins remboursés.

Une bataille familiale et un miracle thérapeutique

Face au refus de la caisse de santé d’approuver la prescription, la famille de Shabtaï s’est battue : ils ont contacté le laboratoire pharmaceutique et l’organisation « Haverim LeRefoua » (Amis pour la santé), qui ont accepté de fournir le médicament en tant que don humanitaire.

Les résultats ont été saisissants : en quelques semaines, Shabtaï a recommencé à marcher, à participer à des événements familiaux, à prier à la synagogue — en somme, à revivre. Un véritable retournement de situation rendu possible grâce à un traitement innovant, encore ignoré par le système de santé israélien.

Un médicament prometteur mais inaccessible pour la majorité

Le Dr Avivith Peer, oncologue cheffe à l’hôpital Rambam de Haïfa, souligne : « Le cancer de la prostate touche un homme sur huit. Aux stades avancés, on utilise des traitements qui bloquent les hormones mâles, mais ils entraînent souvent des effets secondaires sévères : hypertension, diabète, ostéoporose, prise de poids, bouffées de chaleur, troubles cardiaques. Pour des patients âgés comme Shabtaï, déjà fragiles, cela peut être fatal. »

La molécule Nuvaka agit en bloquant plus précisément les hormones qui nourrissent les cellules cancéreuses, sans nécessiter de corticoïdes chroniques, ce qui est essentiel pour les patients diabétiques ou à risques cardiovasculaires. Son efficacité, couplée à un profil de tolérance très favorable, en fait un traitement de choix pour les stades avancés.

Un scandale silencieux : pourquoi le médicament n’est-il pas dans le panier ?

Cela fait trois ans que la commission du ministère de la Santé en charge du panier de soins classe « Nuvaka » parmi les médicaments prioritaires, mais à chaque fois, elle est évincée au dernier moment. En attendant, les patients doivent payer de leur poche des dizaines de milliers de shekels par mois — une injustice criante qui pousse les familles dans la détresse.

Une politique de santé à repenser

Combien de patients doivent se battre seuls pour vivre ? Combien n’ont pas les ressources, les connaissances, les réseaux nécessaires pour obtenir ce à quoi ils devraient avoir droit ? La situation de Shabtaï pose une question de fond : le système de santé israélien peut-il continuer à ignorer les avancées thérapeutiques disponibles dans tous les pays de l’OCDE ?

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