Dans l’histoire juive, le mot boycott n’est pas seulement un concept politique, c’est une douleur ancestrale. Aujourd’hui, lorsque des pays, des institutions ou des entreprises internationales se joignent à la campagne de délégitimation contre Israël, certains Israéliens – notamment ceux qui ont connu l’exclusion dans leur propre communauté – ressentent un écho troublant. Mais ce sentiment est-il de la satisfaction, de la revanche, ou bien une blessure qui se rouvre ?

Dans les forums, sur les réseaux sociaux, la question se pose : comment réagit-on lorsqu’on a été mis à l’écart par ses pairs – à l’école, au travail, ou même dans son quartier – et que l’on voit maintenant Israël tout entier subir un rejet mondial ?

Une jeune Israélienne de 22 ans, s’exprimant sur un site de questions-réponses, résume son trouble : « Quand le boycott est intense contre Israël, est-ce que ceux qui ont déjà vécu un boycott personnel ressentent une forme de justice ? Ou bien cela ravive-t-il de vieux traumatismes ? ».

Les réponses reflètent toute la complexité émotionnelle de cette situation.
Alon, 35 ans, tranche : « Si quelqu’un met une pancarte ‘Interdit aux sionistes’ à l’entrée de son commerce à l’étranger, tu seras touchée comme tout Israélien, qu’il t’ait fait du mal ou pas. La vengeance, si elle doit exister, c’est contre la personne précise qui t’a boycottée, pas contre des innocents. »

Une autre intervenante, âgée de 27 ans, voit les choses différemment : « Le boycott contre Israël unit les Israéliens. C’est une épreuve collective où chacun se comprend et s’entraide. Un boycott personnel, lui, isole totalement, sans solidarité, sans soutien. Les deux n’ont rien à voir. »

Et puis il y a cette réalité froide, rappelée par Shay, 36 ans : « Un boycott international finit par toucher tout le monde. Même si tu crois qu’un voisin ou un collègue qui t’a exclue va ‘payer’ en souffrant, la facture, au final, tombera aussi pour toi. »

Ces témoignages révèlent une vérité dérangeante : un boycott, qu’il soit politique ou personnel, reste une arme de rejet. Dans le cas d’Israël, il s’agit d’une attaque ciblée contre l’existence même de l’État juif, menée souvent sous couvert de « justice sociale », mais qui dans les faits frappe sans distinction les innocents, les enfants, les travailleurs, les familles endeuillées.

L’histoire nous rappelle que le boycott n’est pas nouveau. Des affiches « Kauft nicht bei Juden » (« N’achetez pas chez les Juifs ») de l’Allemagne nazie aux pressions économiques actuelles sur les entreprises israéliennes, la mécanique est la même : isoler, délégitimer, déshumaniser.

La différence ? Aujourd’hui, Israël est un État souverain, avec une armée, une économie innovante et une diaspora prête à défendre son peuple. Pourtant, ce qui inquiète, c’est que certains boycotts modernes se doublent d’un phénomène interne : la division au sein même du peuple juif, où des Israéliens ou des Juifs de diaspora rejoignent, consciemment ou non, le camp de ceux qui veulent affaiblir Israël.

Et là, la douleur devient double : être rejeté par l’extérieur, et poignardé symboliquement par l’intérieur.

Pour ceux qui ont subi un boycott dans leur jeunesse, voir Israël ciblé par une campagne mondiale peut être une expérience ambiguë. Cela peut réactiver le sentiment d’injustice et d’impuissance. Mais pour d’autres, c’est aussi l’occasion de transformer cette blessure en énergie militante : rejoindre des associations, informer l’étranger, défendre Israël dans les médias et sur les réseaux sociaux, et rappeler inlassablement que le boycott est une arme immorale qui ne mène qu’à la haine.

L’union face au boycott est essentielle. Comme le dit un vieux proverbe hébreu : « Kol Israël arevim ze bazeh » – tout Israël est garant l’un de l’autre. Face à l’hostilité extérieure, l’ennemi le plus dangereux reste la division interne.

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Phrase provocatrice pour réseaux sociaux
Quand tu as été exclu par les tiens, et que maintenant c’est Israël qu’ils veulent exclure… La leçon ? Le boycott, peu importe sa cible, finit toujours par se retourner contre ceux qui l’utilisent. 🇮🇱🔥