L’Albanie franchit une nouvelle étape décisive vers son adhésion complète à l’Union européenne, après l’ouverture officielle du dernier ensemble de chapitres de négociation avec Bruxelles. Ce moment, décrit comme « historique » par le Premier ministre Edi Rama, s’inscrit dans une transformation accélérée du pays, marquée par un essor touristique spectaculaire et une volonté politique claire de rejoindre le bloc européen d’ici 2027 pour la fin des négociations, et 2030 pour l’adhésion formelle.
Le 17e Conseil intergouvernemental Albanie–UE, qui s’est tenu à Bruxelles, a validé l’ouverture de l’« ensemble 5 », incluant les dossiers essentiels des ressources, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du développement rural, de la pêche et de l’utilisation des fonds européens. Cet ensemble est officiellement le dernier du processus de négociation, ce qui signifie que l’Albanie entre dans sa phase finale avant une possible intégration complète au sein de l’Union.
Source originale (Mako) : https://www.mako.co.il/news-money/Article-8b4f13c8a8cbf81027.htm
Selon Edi Rama, cette avancée rapide reflète la détermination du pays à mener des réformes structurelles profondes, entamées dès l’ouverture officielle des négociations en juillet 2022. En moins de trois ans, Tirana a réussi à ouvrir six des sept ensembles thématiques. Le premier, consacré aux « fondamentaux de l’État », restera le dernier à être clôturé, comme pour tous les pays candidats, car il concerne des volets sensibles : lutte contre la corruption, indépendance de la justice, droits fondamentaux et gouvernance.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué le « rythme impressionnant » des réformes albanaises. Lors de sa dernière visite à Tirana, elle a rappelé que 92 % des Albanais voteraient aujourd’hui pour l’adhésion, un chiffre exceptionnel au sein des Balkans occidentaux. Elle a également confirmé que l’UE continuerait de soutenir financièrement le pays, notamment via la stratégie de croissance pour les Balkans, dotée d’un milliard d’euros destiné à renforcer les infrastructures, l’intégration économique régionale et la convergence administrative.
Cette dynamique européenne intervient au moment où l’Albanie connaît une croissance touristique fulgurante. Devenue l’un des pays les plus recherchés par les voyageurs israéliens, européens et américains, l’Albanie se distingue désormais comme une destination méditerranéenne attractive et abordable. Ses eaux turquoises, les paysages montagneux du nord, la côte ionienne et les villes historiques comme Berat ou Gjirokastër attirent des millions de visiteurs chaque année. La « Riviera albanaise », longtemps méconnue, est à présent mise en avant comme alternative à la Grèce ou au Monténégro.
Les professionnels du secteur, eux aussi, se préparent à l’impact de l’adhésion européenne. L’intégration au marché unique signifierait une hausse des investissements étrangers, une explosion du nombre de vols directs vers Tirana et les stations balnéaires, et un développement accru des infrastructures. Le modèle croate — où les revenus du tourisme ont triplé après l’entrée dans l’Union européenne — sert de référence.
Étude sur l’impact UE en Croatie – Eurostat : https://ec.europa.eu/eurostat
Mais si la trajectoire est encourageante, elle n’est pas exempte de défis. Les critiques, notamment dans les ONG locales et dans certains milieux européens, soulignent les faiblesses persistantes du pays : pressions sur la liberté de la presse, lenteurs judiciaires, tensions politiques internes et difficultés liées à la lutte anti-corruption. Certains dossiers sensibles, notamment sur les droits des minorités et les litiges fonciers post-communistes, devront être réglés avant la conclusion du dernier chapitre de négociation.
Pour autant, le climat intérieur est marqué par un optimisme rare. L’Albanie, longtemps considérée comme en marge des dynamiques européennes, semble avoir trouvé une voie politique stable. Les autorités rappellent que le pays était, il y a trente ans, l’un des plus fermés au monde. L’évolution actuelle — croissance économique, explosion du tourisme, urbanisation rapide, investissements étrangers — constitue une transition spectaculaire.
L’un des indicateurs les plus visibles de ce succès est justement le boom touristique : Israël, en particulier, a vu un intérêt massif de ses citoyens pour l’Albanie, devenue en deux ans l’une des destinations les plus recherchées. Sécurité, prix raisonnables, paysages préservés et accueil chaleureux ont transformé le pays en alternative préférée à des destinations plus coûteuses. Les experts estiment que l’entrée dans l’Union européenne pourrait doubler ce flux, notamment si Tirana obtient un accès aux programmes de mobilité aérienne Schengen.
À l’horizon 2030, si elle rejoint officiellement l’Union européenne, l’Albanie serait le premier pays des Balkans occidentaux à achever une intégration complète depuis l’entrée de la Croatie en 2013. Pour Bruxelles, ce serait un signal politique fort envoyé à une région vulnérable aux influences russes, turques et chinoises. Pour Israël, qui entretient d’excellentes relations avec Tirana, cette évolution renforcerait un partenaire stratégique stable, modéré et profondément pro-occidental.
Sources réelles et vérifiables :
Mako (texte original) : https://www.mako.co.il/news-money/Article-8b4f13c8a8cbf81027.htm
Commission européenne : https://ec.europa.eu/commission
Eurostat : https://ec.europa.eu/eurostat






