C’est une promesse qu’on croyait vide de sens. Et pourtant, un rapport explosif signé Deloitte Monitor et Google Israël affirme que l’intégration massive des technologies numériques – et surtout de l’intelligence artificielle (IA) – pourrait réduire le coût de la vie jusqu’à 9,5 %. Dans un pays où les prix ne cessent de grimper, cela pourrait signifier des économies de milliers de shekels par mois pour les familles israéliennes.
La clé ? Cloud computing, automatisation, IA, partage de données et une rupture avec la bureaucratie paralysante. Des mots à la mode ? Pas seulement. Ce rapport redonne espoir à des millions d’Israéliens pour qui faire ses courses ou payer son loyer est devenu un luxe.
Israël : parmi les pays les plus chers du monde
Depuis la révolte sociale de 2011, le coût de la vie est devenu une obsession nationale. Mais malgré les discours politiques et les commissions d’enquête, Israël reste en 2025 le pays le plus cher de l’OCDE selon les derniers classements internationaux. Une économie florissante ? Oui. Mais aussi une société épuisée par l’inflation, la concentration des marchés, les monopoles d’État, la pénurie de logements et les taxes qui étranglent les ménages.
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L’intelligence artificielle : le levier de transformation
Selon Rotem Dolev, associée chez Deloitte Israël :
« L’IA permet d’automatiser, de prédire, d’optimiser. C’est un outil de rupture. Elle peut raccourcir de moitié les délais pour obtenir un permis de construire, réduire jusqu’à 6 % le prix des logements, et économiser 70 % des frais bancaires grâce aux outils digitaux. »
Des mots puissants, mais basés sur des chiffres solides. Le rapport montre que près de 80 % des facteurs qui font grimper les prix en Israël peuvent être influencés par l’innovation technologique. Le calcul est clair : si l’IA est bien utilisée, chaque foyer israélien pourrait améliorer son flux de trésorerie mensuel de 10 % à 30 %.
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Le vrai défi ? Le logement
C’est le secteur le plus sensible, selon Dolev. Il absorbe 34 % des dépenses des ménages israéliens. Là encore, l’IA et le cloud peuvent agir :
- Prévision de la demande et de l’offre,
- Optimisation des stocks fonciers,
- Réduction des délais administratifs,
- Transparence sur les prix,
- Accès facilité à l’information pour les citoyens.
Imaginez une plateforme qui vous alerte en temps réel sur des opportunités d’achat abordables, ou qui vous guide pour éviter les pièges bureaucratiques. C’est déjà possible. Il suffit que le régulateur appuie sur « on ».
Pourquoi ce n’est pas déjà fait ?
La réponse tient en une phrase : balkanisation technologique. En clair :
- Industries traditionnelles qui freinent l’innovation,
- Régulations archaïques et non harmonisées,
- Gaps entre le public et le privé,
- Manque de coordination entre ministères,
- Et surtout : manque de courage politique.
Même les outils déjà existants ne sont pas exploités. Résultat : des économies entières fonctionnent encore comme en 1995.
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Et en période de guerre ?
Beaucoup pourraient penser que la guerre actuelle, qui dure depuis plus d’un an, rend ces projets utopiques. Faux, répond Barak Regev, PDG de Google Israël :
« Le coût de la vie est une crise structurelle, pas conjoncturelle. Justement en temps de crise, il faut des outils efficaces. L’IA permet de faire mieux avec moins : services plus rapides, moins d’erreurs, sans augmenter les effectifs. »
C’est là toute la puissance du numérique : agir même quand les ressources sont limitées.
Cloud et données : les fondations du changement
Autre recommandation majeure : le passage massif des services publics au cloud. Non seulement pour stocker des données, mais pour permettre à l’IA de s’épanouir, d’analyser des données en temps réel, de gérer des villes intelligentes et d’anticiper les besoins.
Les ministères visés : logement, transport, santé, éducation, économie, intérieur et finances. Mais aussi les autorités locales, les caisses de santé, les régulateurs et les grandes entreprises publiques.
C’est une révolution administrative à portée de main.
Le danger de l’inaction
Regev prévient :
« Ne pas investir dans l’IA, c’est condamner Israël à un retard croissant, des services médiocres et une perte de compétitivité. Le coût de l’inaction est plus élevé que le coût du changement. »
En conclusion : l’avenir est déjà là. Il faut juste le déployer.
Le rapport Deloitte-Google n’est pas un rêve futuriste. C’est une feuille de route concrète, immédiate et applicable, même dans le contexte de guerre et de déficit budgétaire.
La technologie ne résoudra pas tout. Mais elle peut dégripper un système malade, alléger les dépenses des familles, et redonner un peu d’oxygène à un pays qui étouffe sous les factures.






