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Maintenant que Pourim est derrière nous, le compte à rebours pour Pessah a officiellement commencé, avec son angoisse, l’anxiété, le stress et l’épuisement. Malheureusement, beaucoup de gens associent Pessah au travail éreintant, aux frais exorbitants, à la préparation sans fin et la privation de pain.

Il n’est pas rare d’entendre des gémissements et les plaintes venant des hommes et des femmes en parlant de cette fête à venir. Beaucoup se décrivent comme épuisés avant Pessah et incapables de profiter de l’ambiance festive, des Sedarim avec les amis et la famille. Les conséquences de cette attitude ne nous touchent pas seulement, elles influencent négativement nos enfants et ceux qui nous entourent.

La Haggadah selon le Rasha, parlant du  fils « rasha » méchant, remet en question si cela est du travail pour vous. Pourquoi choisit-il spécifiquement le Seder en prenant le temps de poser cette question ? Le Seder est rempli de bon vin, de bonne nourriture et de bonne conversation. Ne serait-il pas plus logique que le rasha pose cette question le jour de Yom Kippour, quand nous jeûnons et nous nous abstenons de tout plaisir ?

Dans sa nouvelle Hagaddah, le Rav Avraham Elimelech Biderman dit que le travail de l’enfant n’est pas le jour du Seder, mais sa préparation jusqu’à Pessah. Après avoir entendu ses parents se plaindre du nettoyage dans ce travail acharné, après l’obligation de ne pas apporter du hamets partout dans la maison, après avoir entendu les gémissements sur le coût des courses de Pessah, il vient à la table et se dit : « Pourquoi cette fête, si pour tout ce travail que vous faites, vous n’arrêtez pas de vous plaindre ? »

Ce n’est pas la façon dont la Torah ou nos Rabbins l’ont voulu. Je crois que la plus grande partie de ce stress, des maux et des douleurs résultant de la préparation de Pessah est auto-induite et tout à fait inutile. Certes il y a le coût élevé de la matsa, du vin et de l’épicerie casher pour Pessah qui ne peut pas être évité en ces temps difficiles sur le plan économique. Cependant, les préparatifs de la maison et cet excès de main-d’œuvre, ces longs menus et ces recettes trop compliquées peuvent être tous évités.

Aujourd’hui, pour une raison quelconque, Pessah n’est plus Pessah ; depuis ces normes obligatoires, les principaux objectifs deviennent presque entièrement négligés et rejetés. Sans aucun doute, la loi Halacha nous demande de chercher et détruire tout hamets en notre possession.

Selon la définition de « Hamets », de « chercher » et de « en notre possession », ces trois expressions sont très claires et demandent la préparation d’une maison qui devrait prendre seulement quelques heures au total :

  • Les zones et les lieux où le hamets n’est jamais apporté n’ont pas besoin d’être nettoyés ou vérifiés (Choul’han Aroukh 433 oc: 3) ;
  • Les appareils qui ne sont pas accessibles ou utilisés ne doivent pas être nettoyés ou vérifiés, ils doivent simplement être mis de côté et scellés ;
  • Tout aliment qui n’est pas classé comme étant comestible (un chien ne pourra pas les manger) n’est pas considéré comme du hamets (Choul’han Aroukh 442: 2) ;
  • Il n’y a pas besoin de vérifier les miettes qui font moins d’un « kazait » (30 g) ou qui sont sales ou souillées et ne seraient donc pas comestibles par un humain (Michna Beroura 442: 33) ;
  • En pratique, une armoire, un placard ou une pièce qui ne sera pas utilisé(e) à Pessa’h peut simplement être fermé(e) avec un morceau de ruban adhésif sur la porte et tout hamets contenu sera vendu ;
  • Les armoires de cuisine, tiroirs ou placards qui ne seront pas utilisés pour Pessah n’ont pas besoin d’être nettoyés du tout, il faudra juste les fermer ;
  • Tous les appareils (robot ménager, machine à sandwich, mixeur, machine à pain, etc) qui ne seront pas utilisés n’ont pas besoin d’être nettoyés ; il faudra juste les mettre de côté pour Pessah dans un espace fermé.

Cependant, à un moment donné dans l’histoire juive, la préparation de Pessah a été remplacée par le nettoyage du printemps. Si l’on déplace un réfrigérateur, un four ou tout autre appareil lourd, nous commençons le nettoyage de printemps et non pas la préparation de Pessah.

Si l’on monte sur une échelle pour nettoyer un ventilateur au plafond, que l’on prend un cure-dent pour nettoyer un grille-pain ou un robot culinaire et que l’on commence à les frotter avec une brosse à dents, à essuyer toutes les commodes, armoires, garde-manger, ou à secouer des livres qui n’ont pas été ouverts depuis des années, nous sommes dans le nettoyage de printemps et pas dans la préparation de Pessah.

La loi juive « Halacha » nous demande de confirmer que dans chaque pièce il n’y ait pas de hamets supérieurs à 30 grammes et comestibles.

Cela peut être accompli de façon réaliste en quelques heures au plus dans la quasi-totalité de nos maisons. Si vous passez plusieurs jours, semaines, ou plus d’un mois, si vous êtes usés, épuisés avec des maux de dos, ne vous plaignez pas car cela est un nettoyage de printemps, pas de Pessah et il sera inutile de blâmer cette fête de Pessah qui normalement doit être merveilleuse.

Ne vous méprenez pas, cette substitution de nettoyage du printemps au lieu de la préparation Pessah à un coût et a touché toute la communauté. Plutôt que d’entrer énervé à Pessah, il faut être enthousiaste et plein d’énergie pour passer du temps avec la famille et partager des « divrei Torah » lors des Sedarim, car aujourd’hui nous sommes de plus en plus  négatifs et accablés par Pessah. Plutôt que de voir des gens heureux mangeant des herbes amères pour célébrer la liberté, nous devenons des gens amers pour notre liberté en prévision de Pessah.

Pessah, plus que tout autre jour férié ou période de l’année, est conçu pour communiquer nos valeurs, les priorités et les modes de vie à la prochaine génération. Pessah, et les jours qui l’ont précédé, devraient laisser à nos enfants des odeurs, des saveurs, des traditions et des expériences qu’ils chercheront à imiter dans leur propre maison pour le reste de leur vie. Pessah devrait fournir des souvenirs qui inspireront la prochaine génération dans leur judaïsme et l’engagement d’une vie de Torah.

Bedikas hamets (recherche du Hametz) avec son cache-cache devrait être un moment amusant, excitant et aventureux. Au lieu de cela, pour beaucoup, cela est devenu une corvée dont nous nous déchargeons le plus rapidement possible.

La combustion du hamets, la matsa à la main, le harrosset, le maror, toute la table du seder et l’histoire de Pessa’h à notre Seder avec la famille font partie des activités qui peuvent être réalisées avec de la joie, de l’enthousiasme, de la nostalgie.

Nous appauvrissons l’énergie et la joie en nous livrant à un nettoyage de printemps plutôt que la préparation de Pessah ; en cela non seulement nous nous privons de la Simcha, la joie, de manière indélébile, mais nous transmettons à nos enfants des souvenirs négatifs qui probablement vont les hanter et façonner leur propre attitude envers la préparation Pessah et son respect.

En n’utilisant pas toute notre énergie dans ce qui est inutile, nous avons peu de choses à faire lors de la préparation de Pessah et créerons des souvenirs pour nos enfants et petits-enfants qu’ils garderont toute leur vie. Aujourd’hui, vous pouvez acheter des kits complets de bedikas Hamets avec des morceaux de pain numérotés, mais aussi de la Harosset et même un verre d’eau salée et casher pour Pessah (aux Etats-Unis) !

Pour tout ce qui concerne les entreprises qui ont commercialisé ces mitsvot, je vous en supplie, évitez. Je me souviens très bien comment nous avons préparé et caché le pain lors de bdikas hamets et comment j’ai enseigné à mes enfants à le faire. Je peux facilement encore revoir mes frères, mes sœurs et moi-même lors de la préparation du Seder, avec amour,  ma mère et ma grand-mère ajoutant tous les ingrédients dans leur recette spéciale. Cette expérience, nous devons aussi la créer pour nos enfants aujourd’hui. Ajouter du sel à de l’eau n’est pas si laborieux et nous pouvons faire cet effort pour se préparer à notre table du Seder, n’est-ce pas ?

Alors que nous entrons dans le compte à rebours final avant Pessah, je vous prie de vous poser la question : quels souvenirs vos enfants auront-ils de Pessah dans votre maison ? Se rappelleront-ils de vos gémissements, vos grognements, l’amertume et les plaintes ou vont-ils se souvenir des sons joyeux d’une famille énergique préparant avec impatience un Yom Tov ?

Le Choul’han Aroukh (529: 2) nous dit : « Chayav Adom liheyos sameach v’tov Leiv b’moed. » Une personne est obligée d’être joyeuse et heureuse le jour de fête. Le Michna Beroura s’est empressé d’ajouter que d’être heureux ce jour-là est un mandat biblique et s’applique également aux hommes et aux femmes.

Le nettoyage de  printemps est inutile si vous voulez vraiment remplir votre devoir envers Dieu. Nos enfants et nous-mêmes devons rester heureux, joyeux, énergiques et enthousiastes.

Au cours des prochaines semaines où nous nous préparons pour Pessah, rappelons-nous de ce qui est essentiel et ce qui est nécessaire, de ce qui est une obligation et de ce qui ne l’est pas, même pas une mitsva, et surtout de ce qui fera que nos enfants aiment Pessah et de ce qui va leur faire éprouver du ressentiment.

Cet article est pour l’élévation de l’âme du Gilda Adina bat Louise Yoheved ZAL et Louise Yoheved Bat Noira Chochana.

Source: Rabbi Efrem Goldberg

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