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Dans un geste inhabituel mais révélateur de la gravité de la situation, le président iranien Massoud Pezeshkian a ordonné à tous les ministres de son gouvernement de déléguer rapidement une partie de leurs pouvoirs aux directeurs généraux et aux adjoints de leurs ministères. Cette directive vise à renforcer la capacité de l’administration à réagir efficacement et rapidement en période de crise, alors que les tensions avec Israël atteignent un niveau critique.

Selon la déclaration officielle, le président a souligné que « chaque organisme gouvernemental doit être en mesure de prendre des décisions en temps réel, sans attendre des chaînes d’approbation longues et inefficaces ». Il a insisté sur la nécessité de décentraliser également au niveau régional, en donnant davantage de marges de manœuvre aux gouverneurs et préfets dans les provinces.

Cette mesure intervient alors que Tsahal (l’armée israélienne) multiplie les frappes ciblées en Iran, notamment contre des infrastructures militaires et nucléaires sensibles. Ces attaques ont déjà causé des pertes importantes, y compris parmi les hauts gradés des Gardiens de la révolution. En réaction, le régime iranien cherche à renforcer la résilience de ses institutions et à accélérer la capacité de réponse civile et militaire à travers tout le territoire.

Dans le même temps, un ancien haut commandant des Gardiens de la révolution a tenté de minimiser l’impact des assassinats ciblés en déclarant :

« Pour chaque commandant tué, des dizaines de remplaçants sont prêts à prendre la relève. »

Cette déclaration vise clairement à rassurer l’opinion publique iranienne et à envoyer un message de continuité et de stabilité hiérarchique malgré les pertes. Toutefois, elle reflète aussi la reconnaissance implicite d’un affaiblissement du commandement militaire, en raison des frappes israéliennes répétées et apparemment bien coordonnées.

En toile de fond, l’Iran se prépare à une phase prolongée d’instabilité, aussi bien sur le plan militaire qu’administratif. L’initiative du président Pezeshkian peut être vue comme une tentative de modernisation pragmatique de la gouvernance en temps de guerre, dans un pays longtemps marqué par une forte centralisation du pouvoir exécutif.

Il reste à voir si cette décentralisation ponctuelle marquera un véritable tournant structurel ou si elle ne sera qu’un aménagement temporaire imposé par l’urgence sécuritaire.

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