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Dans un appel inédit à la créativité citoyenne, le ministère israélien de la Santé vient de lancer une campagne nationale de participation publique : médecins, ingénieurs, patients et étudiants sont invités à proposer des idées novatrices pour l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine médical.

L’objectif ? Transformer le système de santé israélien en intégrant des solutions d’IA pour améliorer les soins, accélérer les diagnostics et optimiser les services hospitaliers. Et pour cela, l’État mise sur l’intelligence collective.

Une initiative ouverte à tous

Baptisée « Ta Idee pour la Médecine de Demain », la plateforme mise en ligne par le ministère permet à chaque citoyen de soumettre, en ligne, une proposition d’usage concret de l’intelligence artificielle en médecine. Le projet est soutenu par les plus grandes universités du pays, ainsi que des hôpitaux comme Ichilov, Sheba et Rambam.

« Nous ne cherchons pas seulement des projets technologiques avancés, mais aussi des idées humaines, réalistes, qui répondent à des besoins quotidiens du système médical », précise Dr Ronit Hershko, cheffe de projet au ministère.

Quels domaines sont ciblés ?

Les propositions peuvent concerner tous les champs de la médecine, y compris :

  • Diagnostic assisté par IA (imagerie, pathologies rares, erreurs médicales)
  • Prédiction des épidémies ou des complications post-opératoires
  • Optimisation de la gestion hospitalière (flux de patients, urgences, lits disponibles)
  • Suivi des patients chroniques à distance
  • Détection précoce de troubles neurologiques ou psychiatriques
  • Analyse automatisée de dossiers médicaux
  • Systèmes de traduction pour patients non hébraïsants

Israël, une nation à l’avant-garde

Israël est déjà l’un des leaders mondiaux de l’innovation en IA médicale. Des entreprises comme Aidoc (imagerie d’urgence), Zebra Medical (radiologie), ou encore TytoCare (diagnostic à distance) ont conquis le monde avec leurs solutions.

Mais avec cette nouvelle initiative, le ministère entend ouvrir les portes de l’innovation aux talents cachés, pas uniquement aux start-ups établies.

« L’intelligence artificielle ne doit pas être réservée aux laboratoires. Elle doit venir du terrain », insiste le ministre de la Santé, Uriel Buso.

Une dotation pour les meilleures idées

Les dix meilleures idées recevront un financement de prototypage pouvant aller jusqu’à 250 000 shekels, ainsi qu’un accompagnement par des mentors de l’industrie, du monde académique et des hôpitaux.

Un comité d’experts multidisciplinaire (médecins, informaticiens, éthiciens) évaluera les idées selon trois critères :

  1. Impact médical attendu
  2. Faisabilité technologique
  3. Respect de l’éthique et de la vie privée

Le défi de l’éthique

L’IA en médecine pose de nombreuses questions, notamment autour :

  • Des biais algorithmiques (discrimination involontaire)
  • De la protection des données médicales
  • Du rôle décisionnel de l’humain face à la machine

C’est pourquoi chaque idée devra inclure une réflexion éthique, validée par un comité de bioéthique affilié au ministère.

Des exemples concrets déjà testés

Le centre médical Sheba utilise déjà une IA pour prédire les risques de septicémie en réanimation, avec une précision de 92 %.
L’hôpital Rambam teste un outil d’IA qui analyse les IRM cérébraux pour repérer des micro-hémorragies invisibles à l’œil nu.
Et l’armée israélienne, via son unité technologique, a développé un assistant vocal médical pour les situations d’urgence en zone de guerre.


Un Israël plus égalitaire grâce à l’IA ?

L’un des objectifs cachés du programme est aussi de réduire les inégalités d’accès aux soins, notamment dans les zones périphériques du sud et du nord du pays.

Un exemple : une IA installée dans un centre communautaire à Be’er Sheva pourrait permettre à une infirmière d’accéder à des diagnostics précoces, sans attendre des semaines pour voir un spécialiste.


Des centaines d’idées déjà soumises

Depuis le lancement de la plateforme, plus de 750 idées ont été enregistrées en une semaine. Parmi elles :

  • Une application qui détecte la dépression grâce à la voix
  • Un algorithme qui ajuste automatiquement les doses d’insuline en temps réel
  • Un outil de détection de cancer de la peau à partir de simples photos
  • Un système prédictif d’arrêt cardiaque basé sur les montres connectées

Témoignage : un patient devenu inventeur

Eli Ben Zaken, 62 ans, a proposé une idée après avoir été hospitalisé pour une complication cardiaque :

« J’ai remarqué que les alertes vitales dans ma chambre étaient ignorées pendant des minutes. J’ai imaginé un système d’IA qui hiérarchise les alarmes en fonction du contexte clinique réel. Ce n’est pas très compliqué à coder, mais ça peut sauver des vies. »


L’appel du ministère : faites entendre votre voix

Israël est un pays fondé sur l’initiative et la résilience. Le ministère de la Santé espère que cette campagne fera émerger de nouvelles solutions venues des citoyens eux-mêmes, comme cela s’est vu pendant la crise du COVID, lorsque des volontaires ont conçu des respirateurs ou des logiciels de triage en quelques jours.

« Nous croyons au pouvoir de la société civile. Nous croyons que la meilleure idée peut venir d’un médecin de famille, d’un soldat, d’un retraité ou d’un lycéen passionné de science », conclut le Dr Hershko.


Conclusion : bâtir ensemble la médecine du futur

Dans un monde où la technologie avance à une vitesse fulgurante, Israël choisit de ne pas la subir, mais de la maîtriser, la réguler, et surtout la mettre au service de l’humain.

Avec cette initiative, le ministère de la Santé ne cherche pas seulement des algorithmes, mais des idées qui soignent, préviennent et rapprochent. Et si la prochaine grande révolution médicale venait… de vous ?

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