Un jour seulement après avoir publié un plan de fin d’année à distance, le ministère de l’Éducation israélien a annoncé qu’il autoriserait finalement la remise physique des bulletins aux élèves de collège et de lycée — mais uniquement dans des espaces protégés, pour une durée maximale d’une heure. Cette volte-face a provoqué la colère de nombreux directeurs d’établissements, dénonçant un manque de cohérence.
« On ne peut pas changer les décisions aussi rapidement », ont protesté plusieurs chefs d’établissement.
Une fin d’année sous tension
Alors que les élèves israéliens sont retournés à l’apprentissage à distance en raison du conflit armé avec l’Iran, à quelques jours des vacances d’été, le ministère de l’Éducation avait initialement annoncé que la fin d’année se ferait en ligne, avec entretiens individuels, remise des bulletins numériques et cérémonies virtuelles.
Mais ce mercredi, nouveau revirement : une circulaire a informé les établissements qu’il serait possible, sous certaines conditions, de remettre les bulletins en présentiel.
Conditions strictes
Selon les directives :
- La remise doit se faire progressivement, par groupes de trois à quatre classes maximum à la fois.
- Chaque classe doit se rassembler dans un abri ou un espace protégé.
- La rencontre doit durer au maximum une heure.
- Deux membres du personnel éducatif peuvent être présents, sous la coordination du directeur.
- Aucun élève ne pourra rester dans l’école plus d’une heure.
Les écoles peuvent ensuite organiser, si elles le souhaitent, une activité de fin d’année virtuelle, de manière individuelle ou collective.
Réactions des établissements : colère et confusion
« Nous vivons des jours sensibles. Ce n’est pas acceptable de changer d’instructions en si peu de temps », ont déploré plusieurs directeurs.
« Nous avons déjà commencé à organiser les entretiens individuels en ligne avec les élèves, selon les premières directives. »
Ils alertent aussi sur un risque d’inégalité :
« Certains élèves vivent à proximité de l’école et pourront venir chercher leur bulletin, d’autres non. Certains établissements ont des espaces protégés suffisants, d’autres non. Et puis il y a aussi des enseignants avec de jeunes enfants qui ne pourront pas venir. »
Le contexte : guerre et évacuations
Depuis dimanche, tous les élèves d’Israël suivent les cours à distance — une mesure valable jusqu’au samedi 21 juin — pour garantir un cadre éducatif stable malgré l’instabilité sécuritaire. La situation d’urgence dans les zones de l’arrière a été prolongée jusqu’au 30 juin, date officielle de la fin d’année pour les écoles primaires et maternelles.
Chiffres clés :
- 850 000 élèves des classes de 7e à 12e (équivalent collège-lycée) termineront l’année scolaire.
- Parmi eux, 146 000 élèves de terminale achèvent leur scolarité obligatoire.
- Depuis le début de l’opération militaire « Am Kalavi », environ 1 200 élèves ont été évacués de leur domicile.
- Trois élèves ont été tués et deux enseignants blessés au cours des dernières semaines.
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