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Un affrontement avec un État comme l’Iran est un événement complexe. Pourtant, d’un point de vue économique, il peut s’agir d’un scénario plus simple à gérer qu’une guerre contre le Hamas. Pourquoi ? En raison de la distance géographique, de la légitimité internationale, et de la possibilité d’une victoire claire.

L’analyse historique des marchés financiers en période de guerre montre une dynamique récurrente. À court terme (dans les jours ou semaines suivant le déclenchement d’un conflit), les marchés chutent brusquement, en raison d’une incertitude accrue, de la crainte de pertes matérielles, de jours ouvrés perdus, et du coût direct de la guerre. Les investisseurs fuient alors vers des valeurs refuges comme l’or, les obligations d’État américaines, le franc suisse ou le yen japonais.

Mais dans un second temps, en général moins d’un mois plus tard, les marchés trouvent un point bas. À ce stade, les investisseurs commencent à comprendre l’ampleur du conflit et à établir des scénarios plausibles. Dans un troisième temps, ils évaluent les effets positifs de la guerre – surtout pour le camp vainqueur. L’Histoire montre que dans la majorité des cas, ces effets compensent les pertes initiales, menant à un rebond du marché, parfois au-delà de ses niveaux d’avant-guerre. Mais chaque guerre est unique et l’incertitude reste reine.

Guerre contre l’Iran ou contre le Hamas : les avantages

Sur le papier, une guerre contre l’Iran n’a rien d’un jeu d’enfant. Il s’agit d’un pays avec un budget militaire annuel de 20 milliards de dollars, plus d’un million de soldats, et un territoire 75 fois plus grand qu’Israël. L’Iran est économiquement connecté à de nombreux pays et joue un rôle bien plus central dans l’économie mondiale que le Hamas. Pourtant, économiquement, une guerre contre l’Iran pourrait s’avérer moins perturbante pour Israël que celle menée contre le Hamas. Voici trois raisons :

1. La distance géographique
L’Iran étant éloigné, une guerre se mènerait essentiellement par frappes aériennes et missiles. Cela signifie que le personnel militaire terrestre serait peu mobilisé. Même si le conflit dure, une grande partie de la population israélienne pourrait poursuivre ses activités économiques normalement. Dès les premiers jours, l’économie entrerait dans une « routine de guerre » maîtrisée.

2. La légitimité internationale
Un conflit avec l’Iran bénéficierait d’un large soutien international, bien plus que la guerre contre Gaza. Cette légitimité facilite le commerce, y compris d’armement, et permet des actions militaires plus décisives, menant à une fin plus rapide de la guerre. Le financement de l’effort militaire serait également plus simple grâce à l’aide américaine.

3. Une possibilité réelle de victoire
Combattre un État souverain organisé permet, en théorie, une issue claire. À l’inverse, les guerres contre des organisations terroristes comme le Hamas sont souvent interminables, renforcent l’incertitude, nuisent à la stabilité économique, et effraient les investisseurs. Une victoire contre l’Iran pourrait réduire la prime de risque d’Israël sur les marchés, favorisant leur envol.

Les risques spécifiques d’un conflit avec l’Iran

Malgré ces avantages, une guerre avec l’Iran comporte aussi des risques uniques, absents d’un conflit avec le Hamas. Le principal danger : l’entrée en guerre de pays tiers. Toutefois, les experts jugent ce scénario peu probable.

L’Iran reste un État doté de moyens importants. Si elle est acculée, elle pourrait opter pour des représailles extrêmes, transformant le conflit en guerre d’usure coûteuse, avec de lourdes conséquences économiques.

Le regard des investisseurs

Les marchés ne « tarifient » ni la souffrance humaine, ni les pertes en vies humaines ou la destruction matérielle. Ce qui les intéresse, ce sont les impacts sur les bénéfices des entreprises : arrêt de l’activité, perturbation du commerce local, exposition sectorielle au conflit.

Heureusement pour Israël, son économie repose principalement sur la technologie – un secteur moins vulnérable aux destructions physiques, aux sanctions commerciales ou aux interruptions logistiques. De plus, beaucoup de ces activités peuvent être poursuivies à distance.

En conclusion

Bien sûr, il existe toujours des risques : basculement militaire en défaveur d’Israël, cyberattaques, sabotage des infrastructures, perte de soutien international, crise énergétique, ou guerre d’usure. Mais si Israël maintient l’avantage et remporte la guerre, le pays pourrait en sortir renforcé sur la scène internationale.

Dans ce cas, les marchés financiers israéliens pourraient suivre la dynamique historique observée : terminer la guerre à des niveaux supérieurs à ceux d’avant le conflit. Mais pour les investisseurs, la prudence reste de mise : il faut diversifier les risques.

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